1234mots 5 pages. Montre plus. Science et croyance. Science : C’est l’étude rationnelle et mĂ©thodique du monde. En tant que science « fondamentale », elle vise Ă  produire des connaissances. En tant que « technologie », elle a pour but d’utiliser ces connaissances pour produire des objets ou des mĂ©thodes utiles aux activitĂ©s
Il y a matiĂšre Ă  s’étonner quand est posĂ©e Ă  quelqu’un l’inĂ©vitable question Es-tu croyant ? » Si cette interrogation est prise au sens littĂ©ral, sans prĂ©ciser l’objet ou le type de croyance envisagĂ©, la rĂ©ponse qui s’impose est Évidemment que je le suis, et que nous le sommes tous. »La foi, c’est-Ă -dire fondamentalement le fait de faire confiance Ă  », est une attitude spontanĂ©e de l’esprit humain, personne ne vit et ne pourrait vivre, au sens trivial de s’orienter dans le monde », sans croyances ĂȘtre croyant n’est pas ĂȘtre crĂ©dule, et on ne peut pas se dĂ©patouiller dans la vie quotidienne sans prĂȘter foi Ă  des choses qu’on ne voit pas ou sans s’en remettre Ă  certaines autoritĂ©s dont nous avons quelques raisons de penser qu’elles en savent plus que nous l’Église, l’État, la Famille, le Journal sur certains sujets » RĂ©gis Debray, Dieu, un itinĂ©raire ; aucune sociĂ©tĂ© humaine ne saurait subsister sans dommage si nous dĂ©cidions de ne rien croire que nous ne puissions saisir en toute Ă©vidence » saint Augustin, De l’utilitĂ© de la croyance. À la question Es-tu croyant ? » prise au sens large et littĂ©ral, il convient donc de substituer l’interrogation Que crois-tu ? »Quant Ă  la croyance religieuse, celle du croyant » au sens Ă©troit reçu Ă  l’ordinaire par ce terme, elle apparaĂźt comme un cas particulier de la croyance, cette attitude universellement partagĂ©e, si bien qu’il n’y a de prime abord rien d’étonnant Ă  rencontrer des croyants ».L’étonnement pourrait plutĂŽt ĂȘtre suscitĂ© par le fait qu’on c’est-Ă -dire souvent les intellectuels, et notamment en France soit beaucoup plus exigeant, rigoureux et sĂ©vĂšre vis-Ă -vis des croyances religieuses que vis-Ă -vis d’autres croyances, politiques, historiques, etc. Cette sĂ©vĂ©ritĂ© se traduit par des interpellations faites aux croyants » au sens Ă©troit du terme sur le mode du vous, les croyants, vous n’ĂȘtes pas capables de fonder, de justifier solidement vos croyances » — et lorsqu’on est entre philosophes, on ajoute, l’air sĂ©vĂšre, qu’ il y a lĂ  une grave, une prĂ©occupante dĂ©ficience Ă©pistĂ©mique ». C’est incontestable, mais trĂšs rares sont les croyances, quel que soit le domaine oĂč elles s’appliquent, qui Ă©chappent Ă  une semblable dĂ©ficience. Cette remarque n’interdit Ă©videmment pas de s’attacher Ă  mettre au jour ce qui spĂ©cifie les croyances religieuses dans le genre croyance » il ne s’agit pas de prĂ©tendre que les deux Ă©noncĂ©s je crois que le club de football va gagner le championnat » et je crois que le Christ est mort et ressuscitĂ© pour nous dĂ©livrer du pĂ©chĂ© » sont Ă©quivalents sous tous les qui distingue la croyance religieusePhilosophiquement parlant, c’est-Ă -dire sans mĂȘme envisager ce qu’un thĂ©ologien dirait de la grĂące et de ses effets dans les opĂ©rations d’un esprit humain qui ajoute foi Ă  certains Ă©noncĂ©s, la croyance religieuse se distingue au moins par le type d’objet sur lequel elle porte et par le sens ou le but qu’on lui reconnaĂźt. En contexte chrĂ©tien par exemple, la croyance en la rĂ©surrection du Christ vĂ©hicule ainsi une implication existentielle forte », puisqu’il y est question du salut, ce qui n’est gĂ©nĂ©ralement pas le cas avec les croyances portant sur un Ă©vĂ©nement historique ou le futur d’une Ă©quipe de Ă  l’intĂ©rieur mĂȘme de la classe des croyances communĂ©ment dĂ©signĂ©es comme religieuses ou portant sur Dieu et ce qui le concerne, il faudrait Ă©galement opĂ©rer certaines distinctions, notamment en fonction des contenus des croyances. Par exemple, un chrĂ©tien ajoutant foi aux contenus de sa Bible ne peut, s’il les analyse, considĂ©rer comme Ă©quivalents les quatre Ă©noncĂ©s suivants a "Nabuchodonosor a fait dĂ©truire le temple de JĂ©rusalem en 587" voir 2 R 25 il s’agit d’un Ă©noncĂ© historique standard, semblable dans sa forme et son statut Ă  une affirmation comme François Ier a remportĂ© une bataille Ă  Marignan en 1515 ».b "JĂ©sus Christ est ressuscitĂ©" Ă  premiĂšre vue, il s’agit de quelque chose qui est arrivĂ© », Ă  la maniĂšre d’un Ă©vĂ©nement historique. Mais le caractĂšre extraordinaire de cet Ă©vĂ©nement, le petit nombre de tĂ©moignages Ă  son sujet, le fait qu’un soupçon de falsification ait dĂšs l’AntiquitĂ© Ă©tĂ© formulĂ©, et rapportĂ© d’ailleurs dans les textes fondateurs des chrĂ©tiens voir Mt 28,11‑15, impliquent que cette Ă©ventuelle rĂ©surrection n’est pas visĂ©e dans l’acte de croyance comme un Ă©vĂ©nement historique standard. c "Dieu fit l’homme Ă  son image" Gn 1,27. Un chrĂ©tien le croit, mais ici, c’est le statut mĂȘme de l’énoncĂ© qui devient problĂ©matique. Certes, Ă  l’instar des deux cas prĂ©cĂ©dents, cette croyance vise un passĂ© se prĂ©sentant comme accompli. Mais s’agit-il encore d’un Ă©vĂ©nement » ? De quels tĂ©moignages, et de quel type, dispose-t‑onpour assurer la croyance Ă  ce sujet ?d "Heureux les artisans de paix, ils seront appelĂ©s fils de Dieu" Mt 5,9. Un chrĂ©tien le croit, mais lĂ  encore le statut mĂȘme de cette croyance demeure problĂ©matique s’agit-il d’un constat, d’un souhait, d’une prĂ©diction ?Une enquĂȘte philosophique sur la nature de la croyance religieuse, en l’occurrence biblique, devrait Ă  la fois comprendre pourquoi ces Ă©noncĂ©s sont tous susceptibles d’ĂȘtre caractĂ©risĂ©s comme des croyances, et mettre au jour ce qui les oĂč est ta victoire ? Denis pages, 19,90 librairie, le 4 Janvier 2017Comment comprendre aujourd’hui la notion de salut ? Un essai brillant rĂ©digĂ© comme une enquĂȘte philosophique et spirituelle. Mort, oĂč est ta victoire ? » s’exclamait saint Paul dans sa lettre aux Corinthiens. La victoire est autre
 Il s’agit d’ĂȘtre sauvĂ©. Mais comment comprendre aujourd’hui cette injonction ? Le salut, une notion pĂ©rimĂ©e ? De quoi aurions-nous Ă  ĂȘtre sauvĂ©s, d’ailleurs ?Denis Moreau nous entraĂźne dans une enquĂȘte passionnante autant thĂ©ologique que philosophique. Ce livre est une relecture contemporaine de la notion de salut s’appuyant sur des textes philosophiques et religieux. On y croise MoĂŻse, saint Paul et JĂ©sus-Christ, Descartes, Pascal, Spinoza, Nietzsche, Sartre, Wittgenstein mais aussi Kurt Cobain, une publicitĂ© pour un gel douche et une description pratique de certains pĂ©chĂ©s thĂšme du salut est beaucoup plus prĂ©sent dans notre modernitĂ© qu’on ne le pense. Ses usages dans la pensĂ©e contemporaine sont parfois bien surprenants, et ce parcours plein de rebondissements. Cet essai propose ainsi une vĂ©ritable philosophie du salut pour aujourd’ Moreau est philosophe, ancien Ă©lĂšve de l’École normale supĂ©rieure et agrĂ©gĂ© de philosophie. Il enseigne Ă  l’universitĂ© de Nantes. SpĂ©cialiste de Descartes, il a dirigĂ© un Dictionnaire des monothĂ©ismes Le Seuil et publiĂ© plusieurs ouvrages dont Les voies du Salut Bayard, 2010, premiĂšre version de l’essai Mort, oĂč est ta victoire ?
Compterendu de la recherche pour CROYANCE QUE TOUT OBJET A UNE AME. Lors de la rĂ©solution d'une grille de mots-flĂ©chĂ©s, la dĂ©finition CROYANCE QUE TOUT OBJET A UNE AME a Ă©tĂ© rencontrĂ©e. Qu'elles peuvent ĂȘtre les solutions possibles ? Un total de 21 rĂ©sultats a Ă©tĂ© affichĂ©. Les rĂ©ponses sont rĂ©parties de la façon suivante : Art jaĂŻnuserFlicka CC BY-SA Le JaĂŻnisme est l'une des plus anciennes religions du monde. Le nom vient de jiva Ăąme ou force de vie, Ă©galement ConquĂ©rant Spirituel car il soutient que tous les ĂȘtres vivants possĂšdent une Ăąme immortelle, qui a toujours existĂ© et existera toujours, et que l'Ăąme peut ĂȘtre libĂ©rĂ©e de la souffrance par l'autodiscipline en adhĂ©rant aux principes jaĂŻns. Le JaĂŻnisme est originaire du nord de l'Inde et s'est propagĂ© de lĂ  vers le sud, mais on ne sait pas comment il a dĂ©butĂ©. Son fondateur est souvent identifiĂ© Ă  tort comme le sage Vardhamana plus connu sous Mahavira, vers 599-527 AEC, mais il n'est en fait que le 24Ăšme tirthankara "bĂątisseur de guĂ©" du JaĂŻnisme. Tout comme les Hindous croient que les Vedas ont toujours existĂ© et n'ont Ă©tĂ© "entendus" et Ă©crits qu'Ă  un certain moment dans le passĂ©, les JaĂŻns soutiennent que leurs prĂ©ceptes sont Ă©ternels, ont Ă©tĂ© reconnus par 23 sages Ă  travers le temps, pour finalement ĂȘtre Ă©tablis par Mahavira sous leur forme actuelle. C'est une religion non thĂ©iste, elle ne professe pas une croyance en un dieu crĂ©ateur, mais croit en des ĂȘtres supĂ©rieurs les devas, qui sont mortels, et dans le concept de karma dirigeant la vie prĂ©sente de chacun et ses futures incarnations. Cependant, les devas n'ont pas de pouvoir sur les personnes, et ne sont pas recherchĂ©s comme guides ou aides pour se libĂ©rer du lien karmique. Dans le JaĂŻnisme, il appartient Ă  chaque individu d'atteindre le salut - dĂ©fini comme la libĂ©ration du cycle de la renaissance et de la mort samsara - en adhĂ©rant Ă  un code de comportement spirituel et Ă©thique strict. Ce code est basĂ© sur les Cinq VƓux exprimĂ©s dans l'ouvrage fondamental, le Tattvartha Sutra Ahimsa non-violence Satya dire la vĂ©ritĂ© Asteya ne pas voler Brahmacharya chastetĂ© ou fidĂ©litĂ© au conjoint Aparigraha dĂ©tachement Les Cinq VƓux dirigent les pensĂ©es et le comportement de chacun car on croit que, comme on pense, on agira. Il ne suffit pas de s'abstenir simplement de la violence, du mensonge ou du vol, on ne doit mĂȘme pas penser Ă  ces choses. Si l'on adhĂšre Ă  cette discipline, on Ă©chappera au cycle du samsara et on atteindra la libĂ©ration. Une fois que l'on a pu accomplir cela, on devient un tirthankara, "un passeur de guĂ©", qui peut montrer aux autres comment traverser en toute sĂ©curitĂ© les courants de la vie en rejetant le dĂ©sir, en se libĂ©rant de l'ignorance, et en refusant les tentations du monde. Dans le JaĂŻnisme, la souffrance est causĂ©e par l'ignorance de la vraie nature de la rĂ©alitĂ©, et la libĂ©ration est obtenue par l'Ă©veil spirituel, puis par la vie dans la vĂ©ritĂ© dont on a pris conscience. Le dĂ©veloppement de la foi de Mahavira eut lieu dans le contexte d’un mouvement gĂ©nĂ©ral de rĂ©forme religieuse en Inde aux 5Ăšme - 4Ăšme siĂšcles AEC en rĂ©ponse Ă  l'Hindouisme, foi dominante Ă  cette Ă©poque, que certains penseurs jugeaient dĂ©connectĂ© des besoins spirituels et physiques des gens. À cĂŽtĂ© du JaĂŻnisme, de nombreuses autres philosophies ou systĂšmes religieux se dĂ©veloppaient Ă  cette Ă©poque comme le Charvaka et le Bouddhisme, qui prospĂ©raient pendant un certain temps, puis soit gagnaient du terrain, soit Ă©chouaient. Le JaĂŻnisme a pu survivre et attirer des adeptes grĂące au patronage royal de puissances politiques tels que l'Empire Maurya 322-185 AEC. Il survĂ©cut plus tard Ă  des persĂ©cutions sous divers souverains musulmans aux 12Ăšme-16Ăšme siĂšcles EC, rĂ©sista Ă©galement aux efforts des missionnaires chrĂ©tiens au 19Ăšme siĂšcle EC, et se maintint comme une foi fervente jusqu'Ă  nos jours. Origines & DĂ©veloppement SELON LA CROYANCE JAÏN, MAHAVIRA N'ÉTAIT PAS LE FONDATEUR DE LA FOI, MAIS SEULEMENT UN D’UNE LONGUE LIGNÉE DE SAGES ÉCLAIRÉS QUI PRIRENT CONSCIENCE DE LA VRAIE NATURE DE LA RÉALITÉ ET DE L'ÂME. Le systĂšme de croyance qui devait finir par se dĂ©velopper en Hindouisme Sanatan Dharma, "l'Ordre Ă©ternel", pour les adeptes arriva dans la vallĂ©e de l'Indus quelque temps avant le 3Ăšme millĂ©naire AEC avec une coalition de tribus aryennes qui migra vers la rĂ©gion depuis l'Asie centrale. Le caractĂšre aryen fait rĂ©fĂ©rence Ă  une classe de gens, pas Ă  une nationalitĂ©, et signifiait libre» ou noble». Le terme n'avait aucun lien avec les Caucasiens jusqu'aux 19-20Ăšmes siĂšcles EC, et les affirmations concernant une ancienne "Invasion Aryenne" Ă  peau claire ont Ă©tĂ© depuis longtemps discrĂ©ditĂ©es. Ces Aryens ont apportĂ© avec eux la langue sanskrite et, aprĂšs qu'ils se soient assimilĂ©s aux peuples indigĂšnes, elle est devenue la langue de leurs textes sacrĂ©s, les Vedas, qui inspirĂšrent l'Hindouisme. Vous aimez l'Histoire? Abonnez-vous Ă  notre newsletter hebdomadaire gratuite! Une premiĂšre version de l'Hindouisme Ă©tait le Brahmanisme, qui affirmait que l'univers et le monde fonctionnaient selon des rĂšgles Ă©ternelles mises en mouvement par un ĂȘtre qu'ils appelaient Brahman, qui non seulement faisait fonctionner tout, mais Ă©tait rĂ©alitĂ© absolue lui-mĂȘme. Cette rĂ©alitĂ© - l'Univers - "disait" certaines vĂ©ritĂ©s qui furent finalement "entendues" par d'anciens sages et Ă©crites en sanskrit, qui devinrent les Vedas, fixĂ©es entre 1500 et 500 AEC. Les Vedas furent chantĂ©s par les prĂȘtres hindous, qui les interprĂ©tĂšrent pour le peuple, mais la majoritĂ© ne pouvait pas comprendre le sanskrit, et la pratique et ce problĂšme donnĂšrent lieu Ă  des mouvements de rĂ©forme religieuse. Les systĂšmes de croyances philosophiques/religieuses qui en rĂ©sultĂšrent tombaient dans deux catĂ©gories Astika "cela existe", qui acceptait les Vedas comme la plus haute autoritĂ© spirituelle; Nastika "cela n'existe pas", qui a rejetait l'autoritĂ© des Vedas et des prĂȘtres hindous. Les trois Ă©coles nastika qui continuĂšrent Ă  se dĂ©velopper Ă  partir de cette pĂ©riode Ă©taient le Charvaka, le Bouddhisme et le JaĂŻnisme. Le JaĂŻnisme Ă©tait dĂ©fendu par l'ascĂšte spirituel Vardhamana, connu sous le nom de Mahavira "Grand HĂ©ros", mais les Ă©vĂ©nements de sa vie, mis Ă  part cela, sont peu connus. Son lieu de naissance, sa sphĂšre d'influence et son lieu de dĂ©cĂšs sont tous contestĂ©s. On dit qu'il Ă©tait fils de parents aisĂ©s qui moururent quand il avait 28 ou 30 ans. À ce moment, il renonça Ă  sa richesse et Ă  toutes les possessions matĂ©rielles et vĂ©cut la vie d'un ascĂšte religieux pendant les douze annĂ©es qui ont suivi. En prenant conscience de la vraie nature de l'Ăąme et en atteignant l'omniscience kevala jnana, il fut reconnu comme un ConquĂ©rant Spirituel Jina et un tirthankara, aprĂšs quoi il commença Ă  prĂȘcher la vision JaĂŻn. Vardhamana MahaviraJules Jain CC BY-NC-SA Selon la croyance JaĂŻn, cependant, Mahavira n'Ă©tait pas le fondateur de la foi, seulement un d’une longue lignĂ©e de sages Ă©clairĂ©s qui avaient perdu leur ignorance et pris conscience de la vraie nature de la rĂ©alitĂ© et de l'Ăąme. Les prĂ©ceptes du JaĂŻnisme, prĂ©tend-on, sont Ă©ternels; ils n'ont jamais Ă©tĂ© produits par aucun mortel, ils ont Ă©tĂ© seulement reçus» par les 24 sages Ă©clairĂ©s qui les ont transmis aux autres. Comme dĂ©jĂ  notĂ©, c'est la mĂȘme affirmation que celle faite par les hindous concernant les Vedas. Le chercheur Jeffrey D. Long commente Peut-ĂȘtre que les deux traditions ont Ă©mergĂ© simultanĂ©ment et de façon interdĂ©pendante, partant de diffĂ©rentes rĂ©gions du sous-continent, Ă  travers un processus de dialogue, de transformation mutuelle et de synthĂšse qui se poursuit jusqu'Ă  prĂ©sent. Jainism, 56 Bien que l'on pense gĂ©nĂ©ralement que le JaĂŻnisme s'est dĂ©veloppĂ© Ă  partir de l'Hindouisme, et c’est ce que maintiennent les Hindous, cette affirmation est rejetĂ©e par les JaĂŻns eux-mĂȘmes. Croyances Le JaĂŻnisme soutient que tous les ĂȘtres vivants sont animĂ©s par une Ăąme immortelle prise dans le cycle de la renaissance et de la mort causĂ© par la matiĂšre karmique qui s'est accumulĂ©e Ă  travers ses actions passĂ©es. L'Ă©tat spirituel initial de chacun attire cette matiĂšre karmique de la mĂȘme maniĂšre qu'une Ă©tagĂšre recueille la poussiĂšre. Une fois que la matiĂšre s'attache Ă  l'Ăąme, chacun est liĂ© incarnation aprĂšs incarnation Ă  la roue du samsara qui nous rend aveugle Ă  la vĂ©ritable nature de l'Ăąme et de la rĂ©alitĂ©. Le chercheur John M. Koller commente la vision jaĂŻn de l'Ăąme L'essence de l'Ăąme jiva est la vie, et ses principales caractĂ©ristiques sont la perception, la connaissance, la fĂ©licitĂ©, et l'Ă©nergie. Dans son Ă©tat pur lorsqu'elle n'est pas associĂ©e Ă  la matiĂšre, sa connaissance est omnisciente, sa fĂ©licitĂ© est pure et son Ă©nergie est illimitĂ©e. Mais la matiĂšre qui incarne l'Ăąme souille sa fĂ©licitĂ©, fait obstacle Ă  sa connaissance et limite son Ă©nergie. C'est pourquoi la matiĂšre est considĂ©rĂ©e comme une entrave liant l'Ăąme. Le mot pour matiĂšre, pudgala masse-Ă©nergie est dĂ©rivĂ© de pum, signifiant "s'assembler" et gala, signifiant "se sĂ©parer", et rĂ©vĂšle la conception jaĂŻn de la matiĂšre comme ce qui est formĂ© par l'agrĂ©gation d'atomes et ce qui est dĂ©truit par leur dissociation. La matiĂšre renvoie Ă  la fois Ă  la masse des choses et aux forces d'Ă©nergie qui structurent cette masse, la faisant et la refaisant sous ses diverses formes. Le mot "karma" signifie "faire", et dans le JaĂŻnisme, il se rĂ©fĂšre Ă  la fabrication et Ă  la refonte de la matiĂšre karmique qui incarne l'Ăąme
 Cette vision du karma en tant que force matĂ©rielle distingue la vue jaĂŻn des autres vues indiennes qui amĂšnent le karma Ă  ĂȘtre seulement une force psychologique ou mĂ©taphysique. 33 Dans l'Hindouisme et le Bouddhisme, le karma est compris comme une action qui, soit encourage la libĂ©ration, soit nous lie plus Ă©troitement au samsara, alors que dans le JaĂŻnisme, il est une fonction naturelle de l'interaction de l'Ăąme avec la rĂ©alitĂ©. L'Ăąme se trouble, Ă  nouveau comme avec la poussiĂšre obscurcissant un objet, elle ne peut pas reconnaĂźtre sa vraie nature et par cette ignorance, elle accepte l'illusion de la vie au lieu de sa rĂ©alitĂ©, et elle se condamne Ă  la souffrance et Ă  la mort. UN ASPECT INTÉRESSANT DE LA FOI EST L’ACCENT MIS SUR LES LIMITES DE LA PERSPECTIVE & SUR L'INCAPACITÉ DE CHACUN À EXPRIMER UNE VÉRITÉ COMPLÈTEMENT OBJECTIVE. Un aspect intĂ©ressant de la foi - Ă©galement chez Charvaka - est l'accent mis sur les limites de la perspective et, par consĂ©quent, sur l'incapacitĂ© de chacun Ă  exprimer une vĂ©ritĂ© complĂštement objective. Les JaĂŻns utilisent la parabole de l'Ă©lĂ©phant et des cinq aveugles pour illustrer ce problĂšme. Chacun des aveugles, convoquĂ© par le roi pour dĂ©finir un Ă©lĂ©phant qui se tient devant eux, touche diffĂ©rentes parties de l'animal et parvient Ă  ses propres conclusions. Pour l'un, qui touche les oreilles, un Ă©lĂ©phant est un grand Ă©ventail; pour un autre qui touche une jambe, c'est un gros poteau; pour un autre, qui touche le cĂŽtĂ©, c'est un mur, et ainsi de suite. Chaque aveugle est limitĂ© par la perspective et l'interprĂ©tation individuelle de la mĂȘme maniĂšre que chaque ĂȘtre humain l'est par les limites de ce qu'il peut comprendre dans l'Ă©tat de rĂȘve dans lequel il est de valeurs subjectives, d'ignorance et d'illusion. Afin de se rĂ©veiller et d’atteindre la libĂ©ration de la matiĂšre, il faut faire les Cinq VƓux et ensuite mener Ă  bien les actions qui en dĂ©coulent. Ces actions nous mĂšnent sur un chemin en 14 Ă©tapes allant de l'ignorance et la servitude Ă  l'illumination et la libertĂ©. Écritures, Sectes et Pratiques Ce chemin est suggĂ©rĂ© par les Ă©critures jaĂŻns - les Agamas et, selon certains, les Purvas - censĂ©s avoir Ă©tĂ© "entendus" de l'univers et transmis oralement de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration par les tirthankaras. À cĂŽtĂ© du Tattvartha Sutra composĂ© du 2Ăšme au 5Ăšme siĂšcle EC, il existe d'autres Ă©critures non acceptĂ©es par tous les JaĂŻns, telles que les Upangas, les Cheda Sutras, les Mula Sutras, les Prakina Sutras et les Culika Sutras transmis par tradition orale jusqu'Ă  ce qu'ils soient passĂ©s dans l'Ă©criture. Jeffrey D. Long commente Le problĂšme de la transmission orale est que, si ceux qui portent la connaissance d'un texte meurent avant de la transmettre Ă  d'autres, ou aprĂšs ne l'avoir transmise que partiellement, cette connaissance est Ă  jamais perdue. Ceci rappelle une situation dans laquelle tous les exemplaires d'un livre donnĂ© sont dĂ©truits
 Cela semble avoir Ă©tĂ© la situation de la premiĂšre communautĂ© jaĂŻn et c'est la raison pour laquelle il a Ă©tĂ© finalement pris la dĂ©cision de mettre la tradition textuelle sous forme Ă©crite [Ă  l'Ă©poque de Chandragupta de l'Empire Maurya, rĂšgne vers 321-297 AEC]. Jainism, 64 Les JaĂŻns sont divisĂ©s en deux sectes majeures bien qu'il y en ait d'autres, les Digambara "vĂȘtus du ciel" et les Svetambara vĂȘtus de blanc» dont les points de vue sur la foi diffĂšrent considĂ©rablement. Les Digambara sont plus orthodoxes, rejettent le canon des Ă©critures Svetambara, croient que seuls les hommes peuvent atteindre la libĂ©ration et que les femmes doivent attendre d'ĂȘtre incarnĂ©es en tant qu'homme pour le faire. Leurs moines vont nus, rejetant mĂȘme le besoin de vĂȘtements conformĂ©ment Ă  la tradition selon laquelle Mahavira et ses les 11 premiers disciples ne possĂ©daient rien et ne portaient rien. Le clergĂ© Svetambara porte des vĂȘtements blancs sans couture, ils croient avoir conservĂ© la plupart des Ă©critures originales transmises par Mahavira et reconnaissent que les femmes peuvent atteindre la libĂ©ration aussi bien que les hommes. TĂȘte d'un Tirthankara jaĂŻnJames Blake Wiener CC BY-NC-SA Cette libĂ©ration, comme dĂ©jĂ  mentionnĂ©, est rĂ©alisĂ©e en 14 Ă©tapes qui sont basĂ©es sur les Ă©critures et les Cinq VƓux Étape 1 L'Ăąme languit dans les tĂ©nĂšbres, ignorant sa vraie nature, et esclave des passions et de l'illusion. Étape 2 L'Ăąme entrevoit la vĂ©ritĂ© mais est trop enlisĂ©e dans l'illusion pour la retenir. Étape 3 L'Ăąme reconnaĂźt sa propre servitude et essaie de se libĂ©rer, mais elle est toujours liĂ©e aux attachements et Ă  l'illusion et retombe au stade 1. Étape 4 L'Ăąme, ayant reconnu sa servitude, aspire Ă  se libĂ©rer Ă  nouveau mais refoule, plutĂŽt qu'Ă©liminer, ses attachements et reste donc liĂ©e. Étape 5 L'Ăąme a un Ă©clair d'illumination et comprend qu'elle doit prendre les Cinq VƓux et y adhĂ©rer afin de se libĂ©rer de la servitude. Étape 6 L'Ăąme est capable de restreindre ses attachements et ses passions dans une certaine mesure grĂące Ă  la discipline des Cinq VƓux. Étape 7 L'Ăąme surmonte la lĂ©thargie spirituelle et est renforcĂ©e par la mĂ©ditation et l'observance des Cinq VƓux. La conscience de soi grandit de mĂȘme que se dĂ©veloppe une vision plus large de la nature de l'Ăąme elle-mĂȘme et de la rĂ©alitĂ©. Étape 8 Le karma blessant est abandonnĂ©, la maĂźtrise de soi est perfectionnĂ©e, et une comprĂ©hension plus profonde est obtenue. Étape 9 Plus de dette karmique est Ă©liminĂ© Ă  travers une vie consciente, et une plus grande comprĂ©hension spirituelle est atteinte. Étape 10 À ce stade, on a Ă©liminĂ© presque complĂštement les attachements, mais on est toujours attachĂ© au concept de son corps en tant que soi-mĂȘme. Ceci est perçu comme "aviditĂ© pour un corps", qu'il faut surmonter pour progresser. Étape 11 Ici, on travaille Ă  Ă©liminer l'identification de soi avec le corps et Ă  libĂ©rer tous les autres attachements. On reconnaĂźt la nature transitoire des personnes et objets auxquels on est attachĂ© et on les libĂšre. Étape 12 Toutes les passions productrices de karma ont Ă©tĂ© Ă©liminĂ©es Ă  ce stade, y compris l'attachement au corps. Étape 13 Prenant pleinement conscience de la nature de la rĂ©alitĂ© et de l'Ăąme, on s'engage dans une mĂ©ditation profonde pour se retirer de toute activitĂ© qui pourrait entraĂźner des passions productrices de karma et revenir Ă  un stade antĂ©rieur. Étape 14 À l'approche de la mort, on est libĂ©rĂ© de toute dette karmique et on expĂ©rimente la libĂ©ration du moksha, la comprĂ©hension complĂšte, la sagesse et une libĂ©ration totale de la servitude de l'Ăąme individuelle. L'Ăąme est libĂ©rĂ©e et ne sera plus jamais incarnĂ©e sur le plan terrestre pour vivre la souffrance et la mort. Pour certaines personnes, comme les tirthankaras, le stade 14 est atteint bien avant la mort quand ils atteignent le nirvana, la libĂ©ration et ils sont reconnus ConquĂ©rants Spirituels ils se sont complĂštement maĂźtrisĂ©s et des "bĂątisseurs de guĂ©" qui apprennent ensuite aux autres comment faire comme ils ont fait. La clĂ© de cette maĂźtrise est la combinaison de la foi, de la connaissance et de l'action connue sous le nom de Ratnatraya ou Trois Joyaux la Foi Juste la Connaissance Juste la Conduite Juste La Foi Juste, bien sĂ»r, est la croyance en la validitĂ© de la vision JaĂŻn; la Connaissance Juste est la comprĂ©hension de la vĂ©ritable nature de l'Ăąme et de la rĂ©alitĂ©; la Conduite Juste agit fidĂšlement sur les deux premiers. Ceci inclut un respect pour tous les ĂȘtres vivants et le monde naturel, qui inspire le vĂ©gĂ©tarisme jaĂŻn. Les JaĂŻns, les moines en particulier, balaient doucement le chemin devant eux afin de ne pas marcher par inadvertance sur un insecte et portent des masques faciaux pour s'empĂȘcher d'en inhaler, afin que mĂȘme les plus petits ĂȘtres vivants ne soient pas blessĂ©s. Un profond respect de la nature et de la vie de tous les ĂȘtres et formes animĂ©es et inanimĂ©es de la vie fait partie intĂ©grante de la vision JaĂŻn. Symbole JaĂŻn Cette vision est illustrĂ©e par le symbole JaĂŻn, image en forme d'urne avec un point en haut, trois en dessous, la croix gammĂ©e et le hamsa paume de la main levĂ©e avec le mandala au centre et l'inscription. Ce symbole n'est pas ancien, il a Ă©tĂ© créé en 1974 EC, Ă  l'occasion du 2 500Ăšme anniversaire du nirvana de Mahavira, pour reprĂ©senter la plĂ©nitude du systĂšme de croyance JaĂŻn. Symbole JaĂŻnPierre Doyen CC BY-NC-ND L'image en forme d'urne reprĂ©sente l'univers, le point en haut symbolise la libĂ©ration de la servitude, les trois points en dessous reprĂ©sentent les Trois Joyaux, la croix gammĂ©e - symbole ancien de transformation avant son appropriation par le parti nazi allemand au 20Ăšme siĂšcle EC - symbolise les quatre Ă©tats d'existence les esprits cĂ©lestes, les humains, les esprits dĂ©moniaques et les esprits infra-humains tels que les plantes et les insectes, tous sur la roue du samsara. La croix gammĂ©e a Ă©tĂ© interprĂ©tĂ©e pour reprĂ©senter le vĂ©ritable caractĂšre de l'Ăąme Ă©nergie sans limite, bonheur sans limite, connaissance sans limite et perception et perspicacitĂ© sans limite. L'image hamsa symbolise le courage et l'engagement dans la non-violence. Le mandala suggĂšre le samsara. L'inscription dans la paume de la main se lit comme "Les Ăąmes se rendent service les unes les autres" ou "La vie est unie par le soutien mutuel et l'interdĂ©pendance", du fait que les JaĂŻns croient que tout de la vie est sacrĂ© et que chaque aspect du monde naturel mĂ©rite le plus grand respect, amour et soin. Conclusion La tradition JaĂŻn soutient que Chandragupta Maurya Ă©tait devenu disciple du sage Bhadrabahu vers 367-298 AEC, qui Ă©tait le dernier moine Ă  conserver une connaissance orale complĂšte des textes avant qu'ils ne soient Ă©crits. Chandragupta patronna le JaĂŻnisme en l'honneur de Bhadrabahu et aida Ă  Ă©tablir la religion tout comme son petit-fils, Ashoka le Grand rĂšgne 268-232 AEC, devait le faire pour le Bouddhisme. Plus tard, les monarques hindous soutinrent le JaĂŻnisme en commandant la construction de temples. Siddhartha Gautama, le Bouddha vers 563-483 AEC, jeune contemporain de Mahavira, pratiqua l'ascĂ©tisme jaĂŻn avant d'atteindre l'illumination et de former son propre systĂšme de croyance. Entre les 12Ăšme et 16Ăšme siĂšcles EC, les JaĂŻns ont Ă©tĂ© persĂ©cutĂ©s par les envahisseurs musulmans qui dĂ©truisirent leurs temples ou les transformĂšrent en mosquĂ©es et assassinĂšrent des moines. MĂȘme la valeur de longue date de la non-violence jaĂŻn a pu ĂȘtre suspendue dans les cas oĂč l'on devait se dĂ©fendre, dĂ©fendre sa famille ou un site sacrĂ© contre les attaques musulmanes. Au 19Ăšme siĂšcle EC, les missionnaires britanniques ont interprĂ©tĂ© le JaĂŻnisme comme une secte de l'Hindouisme ce qui a donnĂ© lieu Ă  l'affirmation, encore rĂ©pĂ©tĂ©e aujourd'hui, selon laquelle le JaĂŻnisme s'est dĂ©veloppĂ© Ă  partir de l'Hindouisme et ont tentĂ© de convertir les JaĂŻns avec le reste de la population sans grand succĂšs. Le JaĂŻnisme a survĂ©cu Ă  ces deux tentatives d'Ă©radication et a continuĂ© Ă  prospĂ©rer en Inde, se propageant finalement Ă  d'autres nations dans le monde entier. Bien que la plupart des JaĂŻns rĂ©sident toujours en Inde, il y a environ 5 millions d'adeptes dans le monde, de l'Australie Ă  l'Europe, au Japon et aux États-Unis. La plupart des fameux temples jaĂŻns se trouvent encore en Inde comme le temple de Ranakpur ou le temple Dilwara au Rajasthan, le grand temple Gomateshwara au Karnataka - qui abrite la plus grande statue monolithique du monde - ou le temple Hanumantal Ă  Jabalpur, oĂč la cĂ©lĂ©bration de l’anniversaire de Mahavira a lieu chaque annĂ©e. Les JaĂŻns honorent les tirthankaras ou acharya l'un des cinq devas suprĂȘmes et, incarnĂ©, le fondateur d'un ordre monastique lors de cultes rĂ©guliers et s'encouragent mutuellement dans la foi. De nombreux temples en Inde sont des lieux de pĂšlerinage fameux pour les JaĂŻns en raison de leurs diverses associations, mais des temples ailleurs dans le monde remplissent Ă©galement une fonction importante. Le JaĂŻn Center of America, dans le Queens, NY, abrite les temples Mahavir et Adinath et est un lieu de culte pour la communautĂ© jaĂŻn locale. À travers ces sites et d'autres, le JaĂŻnisme poursuit sa vision de la non-violence, de l'autodiscipline et du respect de tous les ĂȘtres vivants d'aujourd'hui comme dans les temps anciens. CroyanceQue Tout Objet A Une Ame 8 Lettres. Croyance Que Tout Objet À Une Âme. Personne Qui S'est Affranchie De Toute Croyance En Quelque Dogme Que Ce Soit. Personne Qui S Affranchie De Toute Croyance En Quelque Dogme Que Ce Soit. Il Est Affranchi De Toute Croyance. Croyance Selon Laquelle Toute Chose A Une Âme. Il semble exister une “matiĂšre” invisible dans le corps humain qui s’en Ă©chappe au moment de la mort. Cette matiĂšre a une masse mais elle traverse toutes les barriĂšres physiques. Je ne peux qu’en conclure qu’elle s’échappe dans une dimension qu’on ne peut encore percevoir. – Katherine [...] tu viens de peser l’ñme humaine. » Dan Brown, Le symbole perdu, JC LattĂšs, 2009 L’ñme et la pensĂ©e ont depuis toujours fait l’objet d’interrogations religieuses, mĂ©taphysiques, scientifiques. Depuis l’AntiquitĂ© jusqu’à la fin du XIXe siĂšcle, l’ñme du latin anima a souvent Ă©tĂ© tenue pour une cause de la vie et de la pensĂ©e. De ce point de vue, un ĂȘtre inanimĂ© » ne vit pas, ne pense pas, il est Ă  l’égal d’une machine ou d’une pierre. Des philosophes mais aussi des scientifiques se sont demandĂ© si l’on pouvait prouver l’existence matĂ©rielle de ces entitĂ©s, l’ñme et la pensĂ©e. Curieusement, deux physiologistes eurent comme point commun l’invention d’une balance dont la vocation Ă©tait de peser, pour l’un, la pensĂ©e », et pour l’autre, l’ Ăąme ». Mais si certaines hypothĂšses ont conduit sur la piste de la science, d’autres, comme celle du poids de l’ñme, n’ont pas quittĂ© le terrain du mythe. C’est sans doute dĂ» au fait que, comme le dit Cyrille Barrette, docteur en Ă©thologie de l’universitĂ© de Calgary, dans une confĂ©rence intitulĂ©e L’ñme et la science » [1], l’ñme n’a rien d’un objet ce n’est qu’un mot qui dĂ©signe une idĂ©e qu’on a inventĂ©e pour reprĂ©senter une sensation la sensation d’ĂȘtre habitĂ© par une existence, par une conscience, par un “je” qui parle dans ma tĂȘte Ă  la premiĂšre personne du singulier. » Le poids de la pensĂ©e selon Angelo Mosso Marie-Madeleine dans le dĂ©sert, Pierre Puvis de Chavannes 1824-1898 À la fin du XIXe siĂšcle, un physiologiste italien, Angelo Mosso 1, supposa qu’effectuer une tĂąche mentale intense faisait affluer le sang au cerveau, ce qui augmentait son poids. Il inventa une balance gĂ©ante composĂ©e en particulier d’une table de bois centrĂ©e sur un pivot, Ă©quilibrĂ©e Ă  l’aide de poids, sur laquelle il demandait Ă  un sujet de s’étendre et de rester immobile le temps nĂ©cessaire pour que le sang se distribue de façon uniforme dans les tissus et reproduise une situation oĂč un individu ne se sert que de son cerveau. Il proposait au sujet des tĂąches telles que lire un journal, Ă©couter des sons, dĂ©chiffrer un rĂ©bus, etc. Il fit plusieurs expĂ©riences qu’il dĂ©crivit dans un manuscrit intitulĂ© La temperatura del cervello ; studi termometrici, di Angelo Mosso. Con 49 incisioni e 5 tavole fuori testo, publiĂ© en 1894, ainsi que des dĂ©monstrations publiques qui suscitĂšrent l’enthousiasme [2]. En mai 2013, dans un article de Brain [2], oĂč il commente la description que fait Mosso de son expĂ©rience, le neurologue Stefano Sandrone Ă©crit Il n’y a toujours pas de preuve dĂ©finitive que l’accroissement du dĂ©bit sanguin [durant les tĂąches cognitives] cause une augmentation dĂ©tectable du poids du cerveau. » Cependant il considĂšre comme fondamentale l’intuition de Mosso selon laquelle les variations du flux sanguin dans l’encĂ©phale sont liĂ©es Ă  son fonctionnement. En septembre 2016, Daniela Ovadia, journaliste scientifique et codirectrice du laboratoire Neurosciences et sociĂ©tĂ© de l’universitĂ© de Pavie Italie, Ă©crit dans Cerveau et Psycho L’imagerie par rĂ©sonance magnĂ©tique IRM ou la tomographie par Ă©mission de positons TEP reposent en effet sur l’idĂ©e que l’augmentation duflux sanguin dans certaines zones du cerveau reflĂšte leur activitĂ©, car celle-ci nĂ©cessite un apport de substances transportĂ©es par le sang comme le glucose ou l’oxygĂšne. » [3] Dans l’article de Brain citĂ© plus haut, Stefano Sandrone Ă©crit que la balance pour mesurer la circulation sanguine dans le cerveau sera considĂ©rĂ©e par les neuroscientifiques comme l’un des ancĂȘtres des techniques d’imagerie mĂ©dicale non invasives. 21 grammes, le poids » de l’ñme selon Duncan McDougall La mort de la mĂšre, Ernest Lincker 1883-1935 La croyance selon laquelle les ĂȘtres humains possĂšderaient une Ăąme immortelle qui quitterait le corps aprĂšs la mort et dont la prĂ©sence physique serait dĂ©tectable existait bien avant le XXe siĂšcle. Mais c’est au dĂ©but de ce XXe siĂšcle qu’un mĂ©decin amĂ©ricain, Duncan McDougall, Ă©mit l’hypothĂšse que l’ñme, bien qu’invisible, avait une masse et que si l’on parvenait Ă  la peser, cela apporterait la confirmation de son existence. En 1907, il consigna son expĂ©rience dans un article intitulĂ© HypothĂšses sur la substantialitĂ© de l’ñme et preuves expĂ©rimentales de son existence » [4], qu’il publia dans le New York Times et la revue mĂ©dicale American Medicine. Il justifia ainsi son intĂ©rĂȘt Si l’on pouvait prouver son existence, l’anxiĂ©tĂ© face Ă  ce qui nous arrive au moment de la mort pourrait ĂȘtre surmontĂ©e. » Supposant que l’ñme a un poids et qu’au moment de la mort, elle quitte le corps, il inventa une balance pour la peser. Il considĂ©ra que le poids de l’ñme devait correspondre Ă  la diffĂ©rence de poids avant et aprĂšs la mort d’un individu [5]. Il conclut dans le compte-rendu de son Ă©tude que l’ñme pĂšse 21 grammes [6]. Les trois hypothĂšses » Mc Dungall Ă©mit trois hypothĂšses 1 l’ñme humaine existe et est liĂ©e au corps jusqu’à la mort ; 2 elle occupe un espace physique dans le corps et a une masse ; 3 elle quitte le corps au moment de la mort physique et lui survit. De ces hypothĂšses, il dĂ©duisit qu’à la mort de l’individu, la masse de son corps devait diminuer. Et c’est ce qu’il tenta de prouver. En admettant au dĂ©part ce qu’il voulait prouver par l’expĂ©rience, Ă  savoir l’existence de l’ñme, il fit un raisonnement circulaire appelĂ© effet cerceau » en zĂ©tĂ©tique, qui consiste Ă  admettre d’abord ce que l’on entend prouver ensuite par la dĂ©monstration. Le dispositif expĂ©rimental » macabre Dans le compte-rendu de son expĂ©rience, McDougall dĂ©crivit en dĂ©tail le lit spĂ©cial installĂ© dans son bureau comme disposĂ© sur un cadre lĂ©ger construit sur une poutre de plate-forme trĂšs dĂ©licatement Ă©quilibrĂ©e. » Avec ce dispositif, il rĂ©alisa deux sĂ©ries d’expĂ©riences, la premiĂšre avec les six patients humains, la seconde avec quinze chiens [7]. Son dispositif devait lui permettre d’évaluer la variation de masse avec une prĂ©cision de 5,67 g dans la sĂ©rie d’expĂ©riences sur les humains et de 1,77 g dans celle sur les chiens. L’expĂ©rience avec les humains Dans un sanatorium voisin, il repĂ©ra six patients sur le point de mourir et les coucha successivement sur ce lit. Quatre d’entre eux Ă©taient atteints de tuberculose – d’aprĂšs lui, ils restent calmes au moment de mourir –, un de diabĂšte et un d’une maladie non prĂ©cisĂ©e, tous en phase terminale. McDougall prit toutes sortes de prĂ©cautions pour Ă©liminer autant d’explications physiologiques que possible qui auraient risquĂ© de fausser la mesure, telles que l’expulsion de l’air des poumons, le vidage de la vessie et des intestins, etc., afin d’ĂȘtre sĂ»r que la perte de masse mesurĂ©e ne pouvait ĂȘtre due Ă  aucun autre facteur que celui du dĂ©part de l’ñme hors du corps. Les expulsions d’urine ou de selles restaient sur le lit, et la faible Ă©vaporation dans l’air de l’humiditĂ© et de la transpiration Ă©tait elle-mĂȘme prise en compte. Il ne mesura pas la masse du corps avant et aprĂšs la mort, mais la variation de masse du lit sur lequel se trouvait le sujet. L’expĂ©rience avec les chiens Le Vol de l’ñme,Louis Janmot 1814-1892 Il prit dans un chenil quinze chiens qu’il euthanasia. Sans doute influencĂ© par la thĂ©orie cartĂ©sienne de l’ animal-machine » 2, il observa que les rĂ©sultats Ă©taient uniformĂ©ment nĂ©gatifs, aucune perte de poids Ă  la mort. » Ce rĂ©sultat corrobora son hypothĂšse il en conclut que la diffĂ©rence entre l’Homme et l’animal est que les animaux n’ont pas d’ñme et que l’Homme en a une. En se fiant Ă  ses mesures, McDougall dĂ©clara que la perte de masse au moment du dĂ©cĂšs des humains Ă©tait de trois quarts d’once, soit 21,3 grammes, ce qui correspondait au poids de l’ñme et apportait selon lui la preuve scientifique de son existence, alors mĂȘme que cette perte ne concernait que le premier patient d’autres chiffres furent obtenus pour les suivants ! Les 21,3 grammes furent arrondis au fil du temps Ă  21 grammes, qui resteront dĂ©finitivement dans la mĂ©moire collective. Il est vrai que, de tout temps, ce nombre a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme Ă©sotĂ©rique. La lĂ©gende des 21 grammes Ce nombre de 21 grammes nourrira toutes sortes de lĂ©gendes qui courent depuis sur Internet. On le rencontre dans des romans fantastiques comme Le peseur d’ñme d’AndrĂ© Maurois 1931, Le symbole perdu de Dan Brown 2009 ou encore le film 21 grammes d’Alejandro GonzĂĄlez InĂĄrritu 2003, dont le titre ainsi que la bande annonce sont tirĂ©s de cette conviction On dit que nous perdons tous 21 grammes au moment prĂ©cis de notre mort
 Tous. 21 grammes
 Le poids de cinq piĂšces de monnaie. Le poids d’une barre de chocolat. Le poids d’un colibri. On dit qu’on perd tous 21 grammes. Est-ce le poids de notre Ăąme ? Est-ce le poids de la vie ? » Au dĂ©but des annĂ©es 2000, le sociologue Jean-Pierre Le Goff organisa un Ă©vĂ©nement poĂ©tique Ă©voquant la lĂ©gende des 21 grammes. Il annonça l’évĂ©nement ainsi Je connais l’histoire depuis mon adolescence. L’ai-je lue ? L’ai-je entendue ? Je ne m’en souviens plus. Un savant voulut un jour connaĂźtre le poids d’une Ăąme. Il pesa un moribond Ă  la derniĂšre extrĂ©mitĂ© et, immĂ©diatement, il le repesa aprĂšs son dernier souffle. Il trouva une diffĂ©rence de 21 grammes en moins, qu’il attribua au poids de l’ñme. » Le Goff reprit son enquĂȘte en 2003-2004 et dĂ©couvrit alors les expĂ©riences de McDougall. De nombreux chanteurs et rappeurs reprendront ce thĂšme en chƓur jusqu’à aujourd’hui. Les faiblesses de l’ Ă©tude » de McDougall Tout d’abord, l’échantillon Ă©tait trop rĂ©duit pour conclure que l’ñme humaine existe, qu’elle a une masse et que celle-ci est constante. McDougall le reconnaĂźtra Je suis conscient qu’un grand nombre d’expĂ©riences serait nĂ©cessaire afin de le prouver au-delĂ  de tout risque d’erreur. » Cependant, il reste que mĂȘme si la taille de l’échantillon avait Ă©tĂ© plus grande, cela n’aurait Ă©videmment pas permis d’aboutir Ă  de telles conclusions sur l’existence de l’ñme. Par ailleurs, les critĂšres de la mort Ă©taient imprĂ©cis. À quel moment avait-il situĂ© la mort ? Était-ce quand le cƓur s’était arrĂȘtĂ© ? Ou la respiration ? Ou le cerveau ? Et comment l’avait-il constatĂ©e ? Comme nous l’avons dĂ©jĂ  dit, l’expĂ©rience Ă©tait partie de l’hypothĂšse selon laquelle l’ñme humaine existe, a une masse mesurable et quitte le corps au moment de la mort. Aux objections d’autres scientifiques, comme par exemple le fait que le poids ne chute pas toujours juste au moment de la mort, mais quelques minutes plus tard, McDougall avait opposĂ© une interprĂ©tation a posteriori Je crois que dans ce cas, celui d’un homme flegmatique lent de corps et d’esprit, l’ñme est restĂ©e dans le corps aprĂšs la mort. » Ou encore Le poids de l’ñme est retirĂ© du corps pratiquement Ă  l’instant du dernier souffle, bien qu’il puisse rester dans le corps pendant une minute complĂšte chez les personnes au tempĂ©rament lent. » Le temps mis par l’ñme pour quitter le corps dĂ©pendrait donc selon McDougall du tempĂ©rament du mourant. Enfin, certains commentateurs ont objectĂ© qu’il aurait fallu pouvoir non seulement rĂ©pliquer l’expĂ©rience, mais encore la refaire en alternant de façon alĂ©atoire humains et chiens. McDougall avait cette conviction Si des expĂ©riences supplĂ©mentaires suffisantes prouvent qu’une perte de substance se produit au moment de la mort et n’est pas expliquĂ©e par les canaux de perte connus, l’établissement d’une telle vĂ©ritĂ© ne peut manquer d’ĂȘtre de la plus haute importance. » Il reste que mĂȘme ainsi, on n’aurait pas pu conclure dĂ©finitivement Ă  l’existence de l’ñme, en particulier parce qu’elle est l’hypothĂšse de dĂ©part et que l’interprĂ©tation de l’expĂ©rience est une pure extrapolation. Dans Petites expĂ©riences extra-sensorielles – TĂ©lĂ©pathie, voyance, hypnose ainsi que Paranormality Why we see what isn’t there [8], Richard Wiseman, professeur de psychologie Ă  l’universitĂ© du Hertfordshire et membre du Committee for Skeptical Inquiry CSI, a rapportĂ© qu’un mĂ©decin, Augustus P. Clarke, avait reprochĂ© Ă  McDougall de n’avoir pas pris en compte la hausse soudaine de la tempĂ©rature corporelle au moment de la mort, lorsque le sang cesse de refroidir Ă  l’air par le biais de sa circulation dans les poumons. » Selon Clarke, si cette hausse ne se produit pas chez les chiens, c’est parce qu’ils ne se refroidissent pas en transpirant, mais en haletant. La perte de masse au moment de la mort ne prouvait donc pas que l’Homme a une Ăąme et que le chien n’en a pas. Des chercheurs firent d’autres hypothĂšses pour prouver l’existence physique de l’ñme, mais aucune n’aboutit. Tous s’accordĂšrent cependant sur le manque de rigueur scientifique de l’expĂ©rimentation menĂ©e par McDougall. Richard Wiseman avance avec humour qu’au sein de la communautĂ© scientifique, cette expĂ©rience est rangĂ©e dans une grande pile de curiositĂ©s scientifiques intitulĂ©e “Presque certainement faux” ». Il dit clairement que les phĂ©nomĂšnes paranormaux n’existent pas. Mais, de la mĂȘme maniĂšre que la science des voyages dans l’espace transforme notre vie quotidienne, les recherches sur la tĂ©lĂ©pathie, les consultations des voyants pour la prĂ©diction de l’avenir – comme si notre destin Ă©tait inscrit dans les Ă©toiles –, communiquer avec les morts, faire tourner les tables et voir des fantĂŽmes, les expĂ©riences de sortie du corps ou encore celles qui tentent d’apporter des preuves matĂ©rielles de l’existence de l’ñme sont des sources d’informations remarquables sur notre cerveau, notre comportement et nos croyances. La science et l’ñme La mort,Hans Baluschek 1870-1935 La science et l’ñme sont antinomiques le problĂšme que l’ñme pose Ă  la science vient de ce que l’ñme est fondamentalement immatĂ©rielle alors que la science est par essence matĂ©rialiste. McDougall aurait voulu montrer pour en prouver l’existence que, contrairement Ă  ce que disent les philosophies spiritualistes, l’ñme est une substance matĂ©rielle, qu’elle a une masse, qu’elle quitte le corps au moment de la mort et que le corps est plus lĂ©ger aprĂšs la mort. Mais si on ne peut prouver que quelque chose n’existe pas, en l’occurrence l’ñme, ceux qui affirment son existence matĂ©rielle ou immatĂ©rielle ne sont jamais parvenus Ă  en apporter la preuve. Du point de vue du principe de parcimonie ou encore du rasoir d’Occam [9], l’hypothĂšse que l’ñme existe et qu’elle quitte le corps au moment de la mort est une hypothĂšse coĂ»teuse. Elle n’est pas nĂ©cessaire pour postuler l’existence de la pensĂ©e. Notre cerveau fonctionne, nous en avons les preuves au moyen des tracĂ©s d’une IRM imagerie par rĂ©sonance magnĂ©tique ou par les opĂ©rations intellectuelles qui mĂšnent Ă  la science et Ă  d’autres activitĂ©s. Cependant, ainsi que le disent VĂ©ronique Campion-Vincent et Jean-Bruno Renard dans 100 % rumeurs Payot & Rivages, 2014 Le dĂ©bat sur la place de l’ñme dans un monde dominĂ© par la science n’est pas clos. Il oppose les partisans de “la science”, pour lesquels la notion d’ñme est un scandale vivant, et ceux de la tradition et de la spiritualitĂ©, fermement attachĂ©s Ă  la conception d’un esprit transcendant survivant Ă  la mort. Ces derniers sont plus visibles aujourd’hui en cette Ă©poque de rejet de “la science.” » L’expĂ©rience pseudo-scientifique de McDougall tĂ©moigne d’une imagination fertile, mais son interprĂ©tation et les mesures obtenues ne font pas le poids face aux exigences de rigueur d’une dĂ©marche scientifique et ne permettent pas de conclure Ă  une quelconque existence matĂ©rielle de l’ñme. Notons cependant que le 16 octobre 1920, le New York Times annonça sa mort avec le plus grand sĂ©rieux sous le titre Il a pesĂ© l’ñme humaine » ! Il ne fait aucun doute que si la lĂ©gende des 21 grammes lui a survĂ©cu pendant un siĂšcle, elle lui survivra encore longtemps ! RĂ©fĂ©rences 1 Barrette C, La Science et l’ñme », juin 2009. Sur le site de l’universitĂ© Laval 2 Mosso A, “La temperatura del cervello ; studi termometrici, di Angelo Mosso. Con 49 incisioni e 5 tavole fuori testo”, Fratelli Treves, 1894. 3 Sandrone S et al., “Weighing brain activity with the balance Angelo Mosso’s original manuscripts come to light”, J Neurol, 2012, 259 2513-2514, et Brain, en ligne le 17 mai 2013.. 4 Ovadia D, Angelo Mosso, le peseur de pensĂ©es », Cerveau & psycho, 24 aoĂ»t 2016. Sur 5 McDougall D, “Hypothesis Concerning Soul Substance Together with Experimental Evidence of The Existence of Such Substance”, American Medicine, April 1907. Sur le site de l’International Ghost Hunters Society 6 Fabre G, 21 grammes, le poids de l’ñme ? ». Sur 7 Mikkelson D, “Weight of the Soul”, Snopes, 27 octobre 2003. Sur 8 Wiseman R, Petites expĂ©riences extra-sensorielles – TĂ©lĂ©pathie, voyance, hypnose, Dunod, 2012, et Paranormality Why we see what isn’t there, Pan Books, 2015. 9 Gauvrit N, Autour du rasoir d’Occam. Les superstitions rationnelles ? », SPS n° 286, juillet-septembre 1 Angelo Mosso 1846-1910, membre de l’AcadĂ©mie des LyncĂ©ens Ă  Rome la plus ancienne acadĂ©mie scientifique d’Europe, et de l’AcadĂ©mie royale des sciences de SuĂšde, a enseignĂ© Ă  l’universitĂ© de Turin et dirigĂ© l’Institut de physiologie de la Descartes pensait que l’animal n’a ni Ăąme ni raison. De ce fait, il ne pense pas et ne parle pas. Il n’est rien d’autre qu’une machine perfectionnĂ©e. Il rĂ©agit comme un automate Ă  des stimuli. Dans la cinquiĂšme partie du Discours de la MĂ©thode1637, dans la Lettre au Marquis de Newcastle23 novembre 1646, il compare l’animal Ă  une horloge, composĂ©e de piĂšces mĂ©caniques et de ressorts. quiest de l'ordre du prĂ©jugĂ©, du prĂ©supposĂ©, de l'opinion, de la foi, c'est-Ă -dire tout ce qui s'apparente Ă  la croyance. On pourrait toutefois se demander si une croyance rationnelle n'est pas envisageable, et Ă  quelles conditions. 1. La raison exclut-elle la croyance ? ‱ Partons de ce que Platon dit de l'opinion : une opinion, c'est Ce mot vient du latin animus esprit », Ăąme ». Il dĂ©signe la croyance selon laquelle un esprit, un souffle anime les ĂȘtres vivants, les objets mais aussi les Ă©lĂ©ments naturels. Ces Ăąmes ou ces esprits mystiques, manifestations de dĂ©funts ou de divinitĂ©s animales, peuvent agir sur le monde, de maniĂšre bĂ©nĂ©fique ou non. Ainsi dĂ©fini, l’animisme peut caractĂ©riser des sociĂ©tĂ©s trĂšs diverses, situĂ©es sur tous les continents du chamanisme au vaudou africain, en passant par les cultes totĂ©miques
 NĂ©anmoins, pour certains observateurs, l’actuelle poussĂ©e des Églises Ă©vangĂ©liques est responsable d’un certain recul de l’animisme, notamment en Afrique. C’est prĂ©occupant, car ces pratiques sont l’expression de l’identitĂ© de ces populations », dĂ©plore l’historienne Claude-HĂ©lĂšne Perrot, spĂ©cialiste des sources orales africaines, en particulier en CĂŽte d’Ivoire. L’anthropologue britannique Edward Burnett Tylor est le premier Ă  avoir Ă©noncĂ©, en 1871, une thĂ©orie sur l’animisme, aujourd’hui contestĂ©e. Sous sa plume, ce terme dĂ©signe les religions des sociĂ©tĂ©s qu’il nomme primitives », par opposition notamment aux trois grands monothĂ©ismes. L’animisme a Ă©galement longtemps Ă©tĂ© assimilĂ© Ă  la religion des populations sans Ă©criture ».En quoi ce terme pose-t-il problĂšme ?Si ce concept a connu un grand succĂšs jusqu’au dĂ©but du XXe siĂšcle, faisant rĂ©fĂ©rence dans l’ethnologie religieuse, les chercheurs contemporains s’en sont peu Ă  peu employĂ© de maniĂšre imprĂ©cise et entachĂ© de connotations colonialistes, le mot animisme » a en effet longtemps Ă©tĂ© confondu avec fĂ©tichisme », dans une entreprise de dĂ©nigrement des cultes traditionnels, selon le sociologue des religions Dodji cet universitaire bĂ©ninois, les religions universalistes ont chargĂ© le mot animisme, l’assimilant Ă  une forme de paganisme pratiquĂ© par des ­ “sauvages”. Mais si ce terme dĂ©signe la croyance en un souffle qui anime les ĂȘtres, alors toutes les religions comportent des Ă©lĂ©ments d’animisme ! » L’historienne Claude-HĂ©lĂšne Perrot prĂ©cise que le dĂ©nigrement de ces cultes a commencĂ© Ă  la fin XIXe siĂšcle, au dĂ©but de la colonisation de l’Afrique noire Les missionnaires catholiques et protestants ont alors entrepris de balayer les pratiques religieuses existantes, pour faire place nette au christianisme. » La spĂ©cialiste souligne son embarras, partagĂ© par nombre de ses confrĂšres, quant aux termes Ă  employer faut-il parler religions animistes, ou bien de religions traditionnelles, des ancĂȘtres », du terroir » ?L’animisme est-il une religion ?Cette question divise les chercheurs. Certains, Ă  l’instar de Claude-HĂ©lĂšne Perrot, jugent important de faire reconnaĂźtre ces pratiques comme des religions Ă  part entiĂšre », ne serait-ce que pour rompre avec l’hĂ©ritage colonial. Cette idĂ©e se rĂ©pand parmi les historiens », d’autres universitaires voient dans l’animisme, plus qu’une religion, une maniĂšre d’habiter et de concevoir le monde » en l’absence de tout dogme, l’animisme ne serait pas tant une question de foi que d’expĂ©rience thĂ©ologien Pierre Diarra, des ƒuvres pontificales missionnaires, confirme que l’animisme relĂšve de la philosophie de vie, une maniĂšre de vivre en harmonie avec les Ă©lĂ©ments, proche en ce sens des tendances Ă©cologiques actuelles en Occident ». Toutefois, pour lui, l’animisme est Ă©galement une religion, puisqu’on y retrouve trois Ă©lĂ©ments essentiels une croyance en un Dieu crĂ©ateur, accompagnĂ© de ses intermĂ©diaires », les esprits ou les ancĂȘtres, des rites d’initiation, de funĂ©railles et une Ă©thique des normes de conduite.Animisme et christianisme sont-ils compatibles ?Sur cette question de l’éthique, justement, des ponts avec le christianisme peuvent ĂȘtre Ă©tablis. L’animisme place en effet en tĂȘte de ses valeurs le respect de la vie, considĂ©rĂ©e comme sacrĂ©e car donnĂ©e par Dieu. La quĂȘte de la vĂ©ritĂ©, la recherche du bonheur et l’ouverture aux autres traditions sont Ă©galement valorisĂ©es, au point de faire de l’animisme une croyance trĂšs souple et existe en revanche des diffĂ©rences fondamentales avec la foi chrĂ©tienne ainsi, contrairement au Dieu des chrĂ©tiens, la divinitĂ© crĂ©atrice de l’animisme n’est pas vraiment proche de l’homme. Il fut le crĂ©ateur du cosmos, mais maintenant il se repose pour laisser les ancĂȘtres et les esprits travailler ! », rĂ©sume le pĂšre RenĂ© Tabard, de la congrĂ©gation missionnaire du Saint-Esprit, qui a vĂ©cu vingt-cinq ans dans l’ex-Congo-Brazzaville 1. Autres diffĂ©rences avec le christianisme la peur de la punition ou de la vengeance de la part des ancĂȘtres, ainsi que la logique du donnant-donnant, selon laquelle le croyant peut exiger d’ĂȘtre exaucĂ© s’il s’est bien comportĂ©. Sortir de ce registre est l’un des points les plus difficiles pour une personne qui dĂ©cide de quitter l’animisme pour se convertir au christianisme », explique le thĂ©ologien Pierre Diarra. Le Documents Épiscopat qu’il a rĂ©digĂ© en 2013 Ă  la demande de Mgr Michel Dubost 2 a vocation, entre autres, Ă  accompagner les catĂ©chumĂšnes d’origine est la position de l’Église catholique sur ce sujet ?Si l’Église a longtemps fait preuve de mĂ©fiance vis-Ă -vis des pratiques animistes, le concile Vatican II a fait Ă©voluer les positions. Citons par exemple le rite zaĂŻrois, issu de la culture congolaise et approuvĂ© par Rome en 1988. C’était une maniĂšre de dire que les bonnes choses que l’on trouve dans d’autres traditions religieuses peuvent ĂȘtre intĂ©grĂ©es au christianisme, si elles ne sont pas contraires Ă  l’Évangile », explique Pierre Diarra. Cette position prĂ©vaut depuis la publication en 1965 de la dĂ©claration Nostra aetate. C’est aussi aprĂšs le Concile qu’est apparue la thĂ©ologie de l’inculturation, selon laquelle l’Esprit Saint est dĂ©jĂ  au travail dans une culture donnĂ©e avant l’arrivĂ©e du pour Pierre Diarra, mĂȘme dans l’Occident sĂ©cularisĂ© demeure un certain fond animiste », qui se manifeste notamment par l’attachement au fleurissement des tombes le jour de la Toussaint y compris par des non-catholiques ou encore par la persistance du sentiment de donnant-donnant, ce qui n’est pas vraiment conforme Ă  l’Évangile ». rqZFKf.
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  • croyance que tout objet a une ame