Culture Un rappeur et un businessman, une carrure de boxeur et des airs de chaton... portrait de Booba, le forcené du hip-hop français au 1,5 million de disques vendus. Article réservé aux abonnés Ni ange ni démon, Booba est un forcené du hip-hop. Point de faiblesse présentable pour un rappeur. La défaite est à la porte, le doute aussi, il faut rugir. Et pourtant, c'est vraiment s'exposer aux baffes sociales que d'écrire, et de scander d'une voix aussi massive, Instinct animal basique IcePick NiceBitch/ Boulbi, South Beach/L'argent est gagné salement, les sommes sont colossales/Chevaux noirs dans moteur allemand, ma rage est coloniale/On t'aura à coups de billets, fais pas la belle/J'ai de la fraîche, de la mula, du caramel/J'suis dans j'suis dans les airs t'es dans les bouchons/Le game est sur ma bite'zer à califourchon/T'as un portefeuille à damier mais t'as rien à damer » Caramel, de l'album Futur, paru fin 2012. Les néophytes de la street culture trouveront un décryptage précis, mot par mot, sur le site participatif Pour définir le caramel par la couleur les lingots d'or, les peaux métisses, le shit. Pour résumer le fond il n'y a de morale que celle de l'argent et des amis. Les gagnants vivent, les autres survivent à peine. Ce n'est pas le rap qui l'a inventé, dit Booba, c'est la société d'hyperconsommation dans laquelle on vit », sauvage, animale, où l'argent est la seule manière d'écarter les barreaux de la cage, de trouver de la liberté ». IL N'A JAMAIS FAIT DANS LA DENTELLE Booba, c'est un style. Né à Sèvres Hauts-de-Seine, 37 ans le 9 décembre, il n'a jamais fait dans la dentelle. Le groupe de ses débuts, Lunatic, qui publie Le crime paie en 1996, est étiqueté rap violent ». Le duo est porté au pinacle par les amateurs, et une frange de l'intelligentsia – Ali, l'alter ego, rebeu d'Issy-les-Moulineaux, coule aujourd'hui des jours heureux en Indonésie avec femme et enfants. Après la parution de l'album solo Temps mort en 2002, l'écrivain Thomas A. Ravier publie un éloge du style de Booba dans la NRF Au plus près de l'image. Un foetus avec un calibre, l'épiderme d'un faux billet soit d'un teint considéré comme en soi illicite … Des rapprochements qui n'ont pas lieu d'être, et, immédiatement, une apparition, vénéneuse, rétinienne, brusque, brutale, impossible à se retirer de la tête… » Il vous reste de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Découvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois ordinateur, téléphone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Dansc’game, ils ont tous peur de Booba, j’dis tout haut c’que les gens pensent tout bas » lâche Kalash Criminel dans le premier coupletY a-t-il eu une nouvelle altercation entre La Fouine et Booba ? C'est ce qu'a laissé entendre B2O sur Instagram le 18 mars dernier. Le Duc de Boulogne a en effet posté une photo de sa chaussure tachée de sang. "On s'enjaille muuaaaaaaa banlieuesale émiletuesvaincu welcometo92i 300", a-t-il écrit en référence à son rival avec lequel il s'est violemment battu le 9 mars dernier à Miami. La Fouine a-t-il été blessé par le rappeur bodybuildé lors d'une éventuelle revanche ? Pas tout à fait, selon l'intéressé. Quelques heures après le post de Booba, La Fouine a ainsi lui aussi dégainé sur Instagram. Pour prouver que tout va bien, Fouiny a posté une photo de lui, tout sourire et sans aucune blessure apparente, en train de manger une soupe. "Ummmmm une bonne soupe. Ça va, vous, la famille ?", a-t-il écrit en légende pour répondre à l'autoproclamé boss du rap game. Sur Twitter, le rappeur de Trappes en a même rajouté une couche en s'en prenant directement à Booba, l'accusant de mentir. "Le mytho de 37 ans est encore de retour ! lol À qui appartient le sang sur la basket ? b2obea a c'est [sic] règles ? mitodurapgame eliecopperfield" Ce nouveau clash par photos interposées a comme prévu suscité de nombreux commentaires où les fans de Booba et La Fouine ont pris un malin plaisir à s'opposer et à défendre leur favori. Certains ont ainsi accusé Fouiny d'avoir truqué la photo et même d'avoir utilisé un cliché datant de 2009 et posté à cette époque sur son Skyblog, mais sans qu'on retrouve trace du post. En attendant peut-être de nouvelles preuves en vidéo, le feuilleton qui agite la planète rap ne semble pas près de s'arrêter... Pourque les nike air sont propres. [Booba:] Chaque jour c'est pour faire du biff, mettre a l'abri la miff. C'est la mienne que tu sniff, 9.2 izi fait la diff. 45 scientific, creer grace au hachiche. A chaque ceaux mor, c'est a un crime que tu assistes. Je viens pas au practice, je suis la pour les finales. Calibrer comme le kheiye, tu testes
Booba revient un mois et demi après la sortie de 5 G », il dévoile le 22 décembre 2020 le deuxième extrait de son album ULTRA », intitulé AZERTY ».Des titres qui s'avèrent dans le domaine du digital, pourtant il se fait bannir de sa plateforme préférée Instagram le jour de la sortie de cette chanson. En effet, le Duc de Boulogne ne connaît ni euphémismes ni tabous, il avait payé son audace par son compte IG. AZERTY » est un titre à l'instrumentale calme, Booba interprète le titre sur un flow lent, il chante sur quelques passages. Le rappeur ouvre le morceau en flattant son ego, il se compare à un dragon de Game Of Thrones », à une main de fer, mais aussi à un feu de Californie dans un monde rempli de bougies faciles à éteindre. Booba remonte le temps jusqu'à 2018, il ressort le dossier de Kaaris, et fait référence à la bagarre qui s'est déroulée entre les deux rappeurs à l'aéroport d'Orly. Selon la version de B2O, il a été la victime d'une attaque, et il avait l'esprit tranquille suite à ses événements. Assoiffé des clashs, Booba continue de bombarder ses ennemis, il s'en prend à Damso Vie sur personne », en sachant que le signe de vie est l'emblème de Dems. Les deux rappeurs se sont séparés en 2018, car Damso a quitté le label de Booba. Ce dernier, ne semble pas lui avoir pardonné, alors que l'interprète de Sentimental » laisse cette histoire derrière lui. Pas de Prince de la trap » est destinée encore une fois à Kaaris, car on l'appelle le prince de la trap. Booba insinue à travers ce passage, que le rappeur a perdu le succès qu'il avait précédemment. Plus le texte avance, plus les clashes sont savantage aiguisés. Booba prononce une punshline qui a fait polémique dans le milieu conservateur et qui a été considérée comme un blasphème Pauvre Marie était vierge, elle m'a snapé les doigts dans la chatte». Cette punshline pourrait être interprétée comme le fait que Booba se considère comme un Dieu, car dans la religion catholique, le Christ est considéré comme le fils de Dieu. Yasser Arafat, qui était le président palestinien, qui a résisté jusqu'à la dernière minute de sa vie, à l'occupation sioniste, est l'une des personnalités qui inspirent notre rappeur. Cette allégorie, signifie que lui aussi, résiste à ses ennemis les plus durs, et qu'il ne compte pas abandonner sa lutte dans le rap français. Le texte de AZERTY » n'est pas chargé en mots. Néanmoins, chaque passage est riche en sens. Le rappeur flatte son ego, clash ses ennemis et démontre ses aspirations, tout cela en procédant à des figures de styles qui relèvent de l' que son compte Instagram soit fermé, Booba fait la promotion de "AZERTY" sur Twitter, plus rien ni personne, n'est en mesure d'arrêter la puissance de B2O.Dans ce game ils ont tous peur de Booba, je dis tout haut ce que les gens pensent tout bas" Nouveau clip de Kalash Criminel « Pronostic » maintenant disponible ! Booba a décidément une bien étrange définition du terme “retraite”. Lui qui annonçait vouloir tirer sa révérence après la sortie de son dixième album, Ultra, n’a finalement pas pu se résoudre à raccrocher. Véritable accro de la musique et du business, il continue chaque jour d’œuvrer au développement du rap et de la culture hip-hop. En plus de sa longévité unique dans le game, sa productivité folle et sa frénésie avant-gardiste pour les NFT, le rappeur a également à cœur d’assurer la relève du rap français. C’est ce qu’il a toujours fait au travers son label 92i et ses nombreuses cellules dont Tallac Records et 7 Corp, et c’est l’idéal qu’il poursuit plus que jamais aujourd’hui avec sa nouvelle structure distribuée par Because Music, Piraterie Piraterie, avant d’être le nom du nouveau compte Instagram officiel de Booba, c’est d’abord une marque de vêtements, celle qui a succédé à Ünkut et dont le Duc est l’égérie et le représentant. Les pirates, ou ratpis, c’est aussi le nom qu’il a affectueusement donné à ses fans. Plus qu’un mot employé à foison dans son jargon quotidien, la piraterie, c’est un état d’esprit. Une philosophie marginale qui, à terme, a donné naissance à un nouveau vivier de Music, une nouvelle forme d’indépendanceBooba qui développe des artistes, ça ne date pas d’hier Kaaris, Damso, Shay, SDM… Nombreux sont ceux qui ont vu leur carrière lancée au sein du 92I. C’est alors qu’en 2019, il décide de donner les rênes d’une nouvelle cellule indé à Ibou, l’un de ses plus fidèles acolytes et homme de l’ombre. “C’est un mec de terrain”, affirme Balthazar, le directeur marketing de Because. “Pour Booba, c’était une manière de lui passer le flambeau pour le remercier tout en poursuivant sa volonté d’indépendance”. Mis à flot il y a à peine plus d’un an, le navire de La Piraterie tient déjà son équipage le capitaine Kopp et ses deux moussaillons, les rappeurs JSX et découvre d’abord le premier, signé en octobre 2020, sur le clip de “Mona Lisa”. Né à Aubervilliers et pur produit du 93 qui rappe “la vraie vie”, JSX se démarque par sa voix rauque écorchée, sa diction particulière, son flow agressif et ses vibes entre saleté et mélancolie. Son acolyte Dala a rejoint le navire en mars 2020. Actif dans le rap depuis plus de 11 ans dans son quartier de Mantes-la-Jolie, on le retrouve également sur le titre “Vue sur la mer”, issu du dixième album de Booba. Porteur d’un rap plus sombre, moins ouvert et très incisif, il a attendu le meilleur moment pour lancer sa carrière en s’associant avec celui qu’il a le plus écouté dans sa jeunesse. Heureux de cette signature, le rappeur du 7-8 confie “C’est motivant et c’est une fierté pour moi d’avoir quelqu’un d’aussi grand qui croit en moi et qui m’aide à avancer pierre par pierre”.En effet, au sein de La Piraterie tout comme dans ses autres écuries musicales, c’est Booba qui endosse le rôle de directeur artistique principal.“C’est là -dedans qu’il est très bon et je pense qu’il l’a montré avec les différentes signatures du 92i. Il reçoit énormément d’instrus et écoute tout pour diriger au mieux ses artistes. C’est lui qui va leur dire quels prods seront les plus appropriées pour leurs univers. Il va aussi les aider dans la direction d’écriture et le choix des thématiques. Concrètement, c’est lui qui dirige absolument tout sur le plan artistique. Because est le distributeur, mais c’est bien les producteurs qui prennent toutes les décisions et Booba qui dicte les règles.”“Il est présent et me donne énormément de conseils tous les jours”, confirme JSX. “Il m’a beaucoup guidé sur mon utilisation de l’autotune”, ajoute Dala. “Booba, c’est le numéro 1, c’est un visionnaire et quand il donne des conseils, tu es obligé d’écouter“.Plus encore que l’indépendance, le mot d’ordre de Piraterie Music c’est de ne jamais faire comme les autres et agir hors du cadre des règles traditionnelles des maisons de disques “À l’inverse des stratégies souvent carrées et calculées des maisons de disques, lui, ne va pas hésiter à tout renverser si c’est pour le meilleur”, confesse Balthazar. Comme un vrai pirate, comprenez que si, demain, il décide de sortir un son par jour pendant une semaine, il le fera sans aucune hésitation. “Du haut de ses plus de 25 ans de carrière, il a constaté que les modes de consommation de la musique ont changé, que les artistes vivent à l’ère de la liberté créative et qu’ils pouvaient tout se permettre. Il sait aussi qu’il peut être un véritable accélérateur pour les artistes donc, il joue cette carte à fond”.Exemple concret pour illustrer sa méthode de travail, la sortie récente du morceau “PRT”. D’après les cadres du label, Booba a chamboulé les plannings de sorties initialement prévus pour JSX et Dala à la dernière minute. Il a tout simplement estimé qu’il était trop tôt pour envoyer les cartouches de ses artistes et qu’ils avaient besoin d’un petit coup de pouce supplémentaire avant de pouvoir sortir l’artillerie lourde. C’est alors qu’est sorti, il y a quelques semaines, le morceau “PRT”. Cet hymne à la Piraterie réunit le capitaine du navire, Booba et ses pirates JSX et par la force donnée par son boss, JSX a rapidement enchaîné, dès le premier vendredi de 2022, avec la sortie de son dernier clip, “Anarchie”. Un morceau sombre dans lequel le rappeur laisse s’exprimer toute sa hargne parolière et la noirceur de sa au départ, la stratégie a payé puisque “PRT” a cartonné dans les charts avec déjà plus d’un million de streams rien que sur Spotify. Preuve que ce titre a mis davantage de lumière sur ces deux artistes encore inconnus du grand public, le morceau de JSX sorti par la suite a réalisé un démarrage commercial tonitruant avec un total de 500 000 streams en un week-end. Un véritable hold-up de pirate qui témoigne de la puissance commerciale de Booba et Piraterie Piraterie, un raz de marée commercialÀ l’heure ou les artistes de Piraterie Music n’ont pour le moment dévoilé que des singles, la vision du Duc s’est avérée juste de bout en bout. Chaque titre lâché sous l’étiquette de son nouveau label a réalisé des prouesses commerciales. Prenons par exemple “Pompéi” la collaboration entre JSX et Booba et premier titre sorti chez Piraterie Music est déjà certifié OR avec plus de 15 000 000 d’écoutes en ses cinq autres titres sortis depuis, il cumule un total ahurissant pour un artiste de sa trempe, avec plus de 40 000 000 de streams et 15 000 000 de vues sur YouTube. Chiffres auxquels on peut additionner ceux du single “Mona Lisa”, leur duo présent l’album Ultra certifié single de diamant. Avec plus de 80 000 000 de streams, le titre figure dans le top 10 des morceaux les plus écoutés en France en 2021. Le clip éponyme quant à lui cumule près de 60 000 000 de vues sur YouTube. “Ce single représente ma détermination, il m’a donné la force d’arriver là où j’en suis et j’en suis fier”, affirme de son côté, cumule un total de 8 000 000 de streams rien que sur ses freestyles et dépasse les 10 000 000 d’écoute sur son feat avec Booba, “Vue sur la mer”. “C’est motivant et ça donne envie d’aller encore plus loin. Mes ambitions, c’est de faire le boulot, de faire la bonne musique que j’aime et qui plaît aux gens”, confie le natif des une flopée de singles balancée en 2021, ne soyez donc pas surpris de voir débarquer cette année les projets solo respectifs de Dala et JSX. Mais pas seulement, car si on en croit les propos du directeur marketing du label, La Piraterie et le 92i promettent de déferler tel un raz-de-marée sur le rap français “Attendez-vous à des connexions futures entre les artistes de la Piraterie et du 92i, mais aussi avec d’autres artistes proches de Booba. Parce que même s’ils ne font pas de business ensemble, ça reste la famille”, prévient-il. Pour ceux qui en doutaient encore, non, la Piraterie n’est jamais finie. Mieux encore, elle ne fait que commencer.
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Paroles Tant pis si les mains sont sales, tant que les Nike Air sont propres Chaque jour, c'est pour faire du biff', mettre Ă l'abri la mi-f' C'est la mienne que tu sniffes, Izi fait la diff' 45 Scientific, créé grâce au haschich Ă€ chaque ceau-mor, c'est Ă un crime que tu assistes J'viens pas aux practices, j'suis lĂ pour les finales CalibrĂ© comme le raid, tu testes, tu finis si mal T'as juste Ă tendre l'oreille pour savoir qui est le meilleur Kalashnikopp, Mayweather MC Ă dix heures dans le viseur Le Glock sous l'oreiller, la coke est dans le freezer J'vais me faire pĂ©ter comme un kholot Tu crois que t'es aud-ch? Ferme ta gueule, t'es qu'un bolosse Le psy de Bois d'Ar' m'a dit que j'Ă©tais schizophrĂ©nique AussitĂ´t ils me cherchent, aussitĂ´t je les nique Droit au but, pas de tminik Enfin dĂ©barrassĂ©s de Pokora, Diam's et Sinik T'es fou ou quoi? T'es sourd ou quoi? Boulbi, Aulnay-sous-Bois 45, Dosseh Scientific Un flic, flic, mon joli, c'est un gentil flic Parabellum chargĂ©, j'anticipe Viens au parloir avec du shit si tu me rends visite Laisse-moi rouler ma bosse, j'te laisse rouler ta bille J'les prends dans tous les sens Priez pour que je me perde Parce que dans le cas contraire, les fins de carrières seront nombreuses T'auras plus qu'Ă lancer des rumeurs sur ta Propre mort pour t'rĂ©cupĂ©rer ton buzz Sur la vie de ta mère que je n'ai jamais voulu faire de mal Ă€ qui que ce soit Si certains m'aiment, d'autres me haĂŻssent, Mais tous connaissent mes rimes mieux que moi Tu m'verras pas sucer de bites ni faire de courbettes Pour se faire bien voir Ils ont tuĂ© le Christ, combattu le prophète Donc moi, combien de fois? J'les vois tous prĂŞts Ă changer de sexe comme RuPaul Pour rentrer en playlist mais Leur dernière vision ne sera qu'un petit blackos et un grand tis-mĂ© Ă€ part de caisse et peut-ĂŞtre de banquier HonnĂŞtement, qu'est ce que tu penses qu'avec le rap je vais changer? Les frères dĂ©boulonneront toujours des travelots dans les bois Et bicravereont toujours de la cèce Ă la clientèle des soirĂ©es branchĂ©es J'suis moins postĂ© au block mais en ce qui me concerne j'suis toujours un brave Tu me fais gole-ri quand tu me toises Ta destinĂ©e sera celle d'une groupie de concerts de base Tu vas ouvrir tes seufs, on va te kène, chĂ©-cra puis one again Et le jour d'après, on aura dĂ©jĂ oubliĂ© ton blase T'es fou ou quoi? T'es sourd ou quoi? Boulbi, Aulnay-sous-Bois 45, Dosseh Scientific Un flic, flic, mon joli, c'est un gentil flic Parabellum chargĂ©, j'anticipe Viens au parloir avec du shit si tu me rends visite Laisse-moi rouler ma bosse, j'te laisse rouler ta bille J'les prends dans tous les sens comme les rues de ma ville Quand se retournent les vestes, je leur ouvre les veines NĂ©gro j'suis trop haut, j'rappe depuis l'Everest J'rappe depuis l'Everest, tu rappes depuis tes fesses Frais sans faire exprès, vrais reconnaissent vrais Quand mon heure sonnera, personne ne me sauvera Prend ce que t'as Ă prendre car personne te le donnera J'suis sur le bateau, je rentre bientĂ´t Ăś sur le maillot, mon cul sur le magot J'ai toujours fait ce que vous ne vouliez pas que je fasse Et demain je ferai ce que vous ne pouvez pas faire Je fanatise les foules comme Hitler ou Lucifer Ils croient connaĂ®tre mon vrai visage? Bosse comme un Nois-chi, gère le nesbi comme un Juif C'est comme ça que je conçois je mĂ©tissage T'as voulu test', ça te coĂ»tera très cher comme la cavale d'un braqueur Mec, tes attaques sont prĂ©visibles comme une overdose de crackers FrĂ©rot, j'suis dans un game qu'aucun de vous ne pourrait capter Si ce n'est pour en sortir, dites-moi Ă quoi sert le quartier? T'es fou ou quoi? T'es sourd ou quoi? Boulbi, Aulnay-sous-Bois 45, Dosseh Scientific Un flic, flic, mon joli, c'est un gentil flic Parabellum chargĂ©, j'anticipe Viens au parloir avec du shit si tu me rends visite Laisse-moi rouler ma bosse, j'te laisse rouler ta bille J'les prends dans tous les sens comme les rues de ma ville DORIAN NGOUMOU, ELIE YAFFA, JEAN PHILIPPE BRIEREE, ROY MAGLOIRE WARNER CHAPPELL MUSIC FRANCE Dun cĂ´tĂ©, Booba qui ne montre qu’une infime frange de la filière et ses dĂ©rives, et de l’autre, Magali Berdah qui se prĂ©sente comme la crĂ©atrice - en 2016, tandis que le marchĂ© existe depuis au moins 10 ans - de l’influence marketing. « Il faut bien avoir en tĂŞte qu’on rĂ©pertorie une trentaine de stars de la tĂ©lĂ©rĂ©alitĂ© Quand on pense figures de style ou rhĂ©torique en gĂ©nĂ©ral, on associe forcĂ©ment ces procĂ©dĂ©s Ă la littĂ©rature, Ă nos cours de français, aux grands poètes et auteurs classiques de la langue de Molière… Et l’on se trompe. Parce que les figures de style ne sont pas l’apanage de certains Ă©rudits mais sont tous simplement une succession de mots efficace, un procĂ©dĂ© beaucoup plus utilisĂ© et rĂ©pandu qu’on ne le croit, puisque l’on peut en retrouver dans les spots de publicitĂ©s, la communication, Ă intĂ©rieur des films… et dans le rap. Ce n’est pas pour rien que le terme de lyricistes » soit un synonyme de rappeurs, ces artistes sont nombreux Ă accorder une importance non nĂ©gligeable Ă la qualitĂ© de leurs textes, cherchant sans cesse Ă aiguiser toujours mieux leurs plumes. Et le rap, qui Ă©tait au dĂ©part une discipline de rue, rythmĂ©e par les battles entre MC’s, repose essentiellement sur le concept de punchline. Qu’est-ce qu’une punchline ? Une manière d’imprimer le propos du rappeur ou de la rappeuse dans la tĂŞte de l’auditeur de la manière la plus efficace voire hardcore possible. Et pour cela, il n’y a pas 36 moyens il faut Ă©crire un beau jeu de mots, une belle figure de style. Ainsi, vous remarquerez que ces figures de style ont toutes un but commun ; celui de renforcer le sens du propos et marquer les esprits par une tournure de style efficace, et pas toujours si compliquĂ©e qu’on peut le croire… Vous relèverez peut-ĂŞtre aussi la prĂ©sence de deux figures de style Ă la fois dans certaines punchlines, Ă©tant donnĂ© que certaines cherchent Ă embellir la forme et d’autres Ă souligner le fond. Nous avons donc dĂ©cidĂ© de vous fournir un tableau de rĂ©vision de ces figures des style, tĂ©lĂ©chargeable en PDF ici. De plus, si le thème vous intĂ©resse nous vous invitons Ă jeter un Ĺ“il au livre de Valentin Martinie traitant de ce mĂŞme sujet – mais avec d’autres exemples que les nĂ´tres, qui est disponible ici. Illustrations, dĂ©finitions, exercices tout y est. NB le ou les termes qui composent la figure de style Ă l’intĂ©rieur d’une phase sont spĂ©cifiĂ©s en italique. Figure de style DĂ©finition Exemples ALLEGORIE ReprĂ©sentation d’une idĂ©e abstraite par une image concrète symboles… But concrĂ©tiser un concept, le rendre plus accessible et marquant Seul au milieu du passage piĂ©ton, la faucheuse me fait des appels de phares » Lomepal – BĂ©cane ALLITERATION RĂ©pĂ©tition d’un son consonne » But effet de style permettant d’appuyer le propos Qui dit tempĂŞte dit tonnerre, et toi ta tĂŞte est bĂ©tonnĂ©e. Mais tout en bas de ta tourelle, tentendras des tourterelles » Nekfeu – C’est pas un film Pour certains la seule solution pour ĂŞtre moins seul dans ce monde triste » Lacraps – Dans la mĂŞlĂ©e ANAPHORE RĂ©pĂ©tition d’un ou de plusieurs mots en dĂ©but de phrase But obtenir un effet de renforcement ou de symĂ©trie » Oui, j’t’ai trompĂ© et cela par ta faute »M’a dit cette pute pour qui sentiments j’avaisM’a dit cette pute pour qui j’ai tant bavĂ©M’a dit cette pute pour qui j’n’ai fait que passer » Damso – Nwaar Is The New Black Un peu d’oseille, un peu de toiUn peu de haine, un peu de joieUn peu de elle, un peu de moiUn peu de peine, un peu d’émoi » Dinos – Spleen Chantez-moi, la mauvaise Ă©toile, les blessures du SoleilChantez, souffle coupĂ©, l’enfant qui dort sur un cartonChantez l’homme qui dĂ©crocha la LuneChantez l’oseille, Rothschild, Bill Gates ou l’absence d’horizon » Georgio – Ici-bas ANTITHESE PrĂ©sence de deux termes au sens opposĂ© dans une mĂŞme proposition But mettre en relief un contraste fort entre deux idĂ©es, souligner le propos Moi j’ai fait la guerre pour habiter rue de la paix » Booba – Jour de paye Chaque Ă©chec fait partie d’une rĂ©ussite » Keny Arkana – Élève toi Car tes cauchemars ont fini par hanter mes rĂŞves » Vins – Peur ASSONANCE RĂ©pĂ©tition d’un son voyelle But effet de style permettant d’appuyer le propos J’te le dis texto, je m’entĂŞte quand on me teste gros T’empeste la testo, j’encaisse chef du resto 2 cristaux, cuisto j’rajoute un zeste de pesto » Oli – L’HĂ©ritage Crois pas qu’les Français sont tous cistes-ra depuis les attentats, y’en a pas mal qui l’étaient dĂ©jĂ bien avant ça » Dosseh – Putain d’époque Des meurtriers crier le nom de Dieu pour justifier leurs crimes Et pire, j’ai vu des millions d’gens croire en leurs dires » Youssef Swatt’s – Cauchemar Ă©veillĂ© CHIASME Consiste Ă inverser deux groupes de mots afin de les opposer selon le schĂ©ma AB/BA But faire ressortir un sens, mettre en parallèle J’ai la force de la culture face Ă la culture de la force MĂ©dine – Rappeur 2 Force La beautĂ© n’a pas de frontière, les frontières n’ont pas de beautĂ© » Nekfeu – SolidaritĂ© COMPARAISON Mise en relation de deux Ă©lĂ©ments par un outil de comparaison But mettre en relief une ressemblance entre deux Ă©lĂ©ments Nous Ă©tions comme deux univers qui semblaient s’opposer, destinĂ©es que rien n’aurait pu distraire » Lonepsi – La collision de nos peaux On est jeune, prĂŞt Ă brĂ»ler comme une rose fanĂ©e, briller fallait, la passion s’fait dĂ©tailler dans des paquets cellophanĂ©s » Ash Kidd – 105 Couilles grosses comme un fugu, que c’est dur de rĂ©flĂ©chir » Lomepal – Malaise ENUMERATION / ACCUMULATION Consiste Ă dĂ©nombrer divers Ă©lĂ©ments dont se composent un concept gĂ©nĂ©rique ou une idĂ©e d’ensemble But amplifier l’expression d’une idĂ©e par sa rĂ©pĂ©tition Je suis un rendez-vous, un hasard, un match de foot, un mariageUne manif’, un anniv’, une accolade, une bagarre » Bigflo et Oli – Je suis Le bien, le mal, le fort, le faible, j’ai plus trop notion » SCH – AllĂ©luia Sacrifiez des vaches, et des poulets, des chèvres » Alpha Wann – Ouais mec EUPHÉMISME Consiste Ă attĂ©nuer l’expression de faits dĂ©plaisants But adoucir la rĂ©alitĂ©, Ă©viter la vulgaritĂ©, amoindrir l’information Je parle du quotidien, Ă©coute bien, mes phrases ne font pas rire » Shurik’n – Demain c’est loin GRADATION Succession d’élĂ©ments Ă©numĂ©rĂ©s dans une progression d’intensitĂ© croissante ou dĂ©croissante But amplifier progressivement l’expression d’une idĂ©e Ma main passant dans tes cheveux, j’y passerais bien la nuit, la journĂ©e, mĂŞme la vie » Ash Kidd – Motel Plus j’pense, plus j’fume, plus j’perds des points d’vie » PLK – Du mal J’suis trop Sear, j’suis Get Busy, j’suis un In-Rapuptible » Disiz – Rapgenius HYPERBOLE ExagĂ©ration d’une idĂ©e qui tend souvent vers l’impossible But mettre en relief, exprimer un sentiment extrĂŞme ou caricaturer On dit qu’on arrive Ă 6, on dĂ©barque Ă 26 000 » 2zer – EntĂŞtĂ© Tout va si vite, moi, j’suis la relève de la relève » Abdallah – 1435 Le prix du feat c’est ton salaire annuel » Sneazzy – Ouais mec LITOTE Consiste Ă dire moins pour laisser entendre davantage But renforcer l’information, surprendre l’auditoire On pense Ă nos potes pas morts de vieillesse » Oxmo – J’ai mal au mic METAPHORE Consiste Ă dĂ©signer une idĂ©e par une autre ou Ă mettre en relation deux Ă©lĂ©ments, sans outil de comparaison But comparer, mettre en relief une ressemblance entre deux Ă©lĂ©ments Les politiques sont des prĂ©dateurs qui sèment la peur » Keny Arkana – Victoria Mon cĹ“ur une tirelire toujours en manque de billets » PNL – TempĂŞte J’suis la Loire qui s’jette dans l’Atlantique » Georgio – L’espoir meurt en dernier METONYMIE Consiste Ă remplacer un concept par un autre avec lequel il est en rapport par un lien logique sous-entendu But permettre une expression courte et frappante Les gens rĂ©clament nos plumes car y’en a aucune valable » Bigflo & Oli – Nous aussi Dans cette course aux billets roses, j’ai vu mourir mes hĂ©ros » Diam’s – Enfants du dĂ©sert J’ai dit qu’j’étais du genre Ă rĂ©agir sur le BPM » Youssoupha – Menace de mort NEOLOGISME DĂ©signe un terme inventĂ© de toute pièce But surprendre et marquer l’auditeur J’veux qu’on m’enciele, pas qu’on m’enterre » Disiz – Qu’ils ont de la chance J’suis pas un arabe, pas un africain, un arabe d’Afrique un arafricain » Fianso – Arafricain Le monde entier se fait Daeshiser » Damso – Bruxelles Vie OXYMORE MĂŞme idĂ©e que l’antithèse mais cette fois-ci les deux mots se suivent, ils sont rĂ©unis dans la mĂŞme expression But crĂ©er un effet de surprise La vie est une parfaite imperfection » Lomepal – BĂ©cane ÉclairĂ©s par l’obscure clartĂ© de l’espoir » NTM – Qui paiera les dĂ©gâts ? On aime voir l’ombre briller » PNL – Oh lala PERIPHRASE Consiste Ă remplacer un mot par sa dĂ©finition ou par une expression plus longue But faire retenir l’idĂ©e en usant d’un procĂ©dĂ© original et dĂ©routant Salade tomate oignons, toutes les sauces, toutes les viandes » Disiz – Abuzeur PERSONNIFICATION Consiste Ă attribuer des propriĂ©tĂ©s humaines Ă un animal ou Ă une chose inanimĂ©e But imager une idĂ©e, la rendre plus comprĂ©hensible et perceptible Mais dis-moi tu veux faire quoi, quand la vie te tabasse » RĂ©my – RĂ©mynem Le ciel aussi pleure après la dĂ©pression, je trouve l’idĂ©e prĂ©cieuse » Nekfeu – Risibles Amours Si l’oubli te tend ses bras » Soprano – Accroche toi Ă mes ailes PLEONASME Figure de construction dans laquelle un terme ou une expression rĂ©pète ce qui vient d’être Ă©noncĂ© d’une autre manière But appuyer le propos en le rĂ©pĂ©tant diffĂ©remment Oui, c’est grave de mourir dĂ©funt » VĂ®rus – Des fins… SYNECDOQUE Consiste Ă donner Ă un mot un sens plus large ou plus restreint qu’il ne comporte But concrĂ©tiser une idĂ©e en l’illustrant C’est Ă Fleury qu’on fane » Booba – Soldats Et vous, avez-vous d’autres exemples de figures de style utilisĂ©es dans les textes de rap français ? le13 fĂ©vrier 2017. Booba : « Ouest Side » le dĂ©tonateur. [CHRONIQUE] Il y a eu un avant et un après dans la carrière de Booba. C’est ĂOn a longtemps cherchĂ© Ă interviewer Booba sans que l’occasion ne se soit vraiment prĂ©sentĂ©e. Peut-ĂŞtre aussi que dans un coin de notre esprit rĂ©sidait une lĂ©gère apprĂ©hension. Après tout, le MC semble nous regarder de si haut “ils sont petits comme une cellule”, quand mĂŞme qu’il Ă©tait presque lĂ©gitime de penser qu’il serait du genre Ă minutieusement sĂ©lectionner les magazines pour lesquels il accorderait des entrevues. En rĂ©alitĂ©, il n’en est rien. Passer une heure en compagnie d’Elie Yaffa permet d’abord de comprendre le personnage Booba. Car, après l’avoir rencontrĂ©, on peut rĂ©solument affirmer que Booba joue avec nous. S’il est dans le rap, c’est uniquement pour s’amuser, nous faire rigoler, balancer quelques bons mots et repartir avec la caisse. Ni plus, ni moins et en y rĂ©flĂ©chissant, c’est dĂ©jĂ pas mal. Locomotive du rap derrière laquelle tout le monde court et se compare, Booba a conscience de son statut. TiraillĂ© entre deux reprĂ©sentations extrĂŞmes – d’un cĂ´tĂ©, celle vĂ©hiculĂ©e par Thomas Ravier qui voulait absolument en faire l’écrivain du XXIème siècle et, de l’autre, celle du rappeur bourrin et misogyne –, il doit forcĂ©ment y avoir un juste milieu. Non, Booba ne fait pas de la poĂ©sie et vous rĂ©pondra nonchalamment si vous essayez de percer le mystère qui entoure ses mĂ©taphores aux sens multiples. Non, Booba n’est pas non plus le rappeur insipide qu’il semble se plaire Ă interprĂ©ter parfois. Entertainer qui ne laisse rien au hasard il rĂ©pondra par la nĂ©gative lorsqu’on lui demandera de le prendre en photo, simplement parce qu’on ne l’avait pas prĂ©vu Ă l’avance, chef d’entreprise aux projets divers et rappeur Ă challenges, Booba sort son cinquième album solo et semble Ă©tonnamment Ă l’aise avec l’attente entourant le projet. Après tout, il est toujours le mĂŞme 500 000 albums plus tard. Abcdr Du Son Comment tu te sens avant la sortie de ce cinquième album solo ? Booba Je me sens bien. J’ai commencĂ© cet album dès que Ă©tait fini. En fait, j’ai pour habitude d’enchaĂ®ner assez rapidement entre mes albums et je ne fais jamais de pause. MalgrĂ© cela, il s’agit vraiment de deux albums diffĂ©rents. Il y a des choses que j’ai continuĂ© Ă expĂ©rimenter comme l’autotune mais ça a Ă©tĂ© fait d’une autre manière. A Aujourd’hui, tu vis aux États-Unis… B [Il coupe] Et en France. A C’est pour ça qu’il y a beaucoup de rĂ©fĂ©rences Ă la culture française dans tes textes… B Que je sois aux États-Unis ou en Afrique, je suis Français avant tout, je parle avec des Français… Je suis au courant de tout. C’est la mĂŞme situation que quand j’ai fait de la prison. MĂŞme si j’étais enfermĂ©, j’étais au courant de tout ce qui se passait. Ça n’est pas parce que tu pars que tu te coupes dĂ©finitivement de la France. MĂŞme si je voulais couper avec la France, je ne le pourrais pas. Je frĂ©quente des Français expatriĂ©s et je parle beaucoup avec mes potes restĂ©s en France. C’est comme si je n’avais pas quittĂ© le pays. C’est pareil avec le rap français pour lequel je continue de me tenir au courant. MĂŞme si ça ne m’intĂ©ressait pas, il faudrait que je m’y intĂ©resse de toute façon. A Tu es dans le rap depuis le milieu des annĂ©es 90 et, aujourd’hui, ton album est la plus grosse sortie rap de l’annĂ©e. Comment expliques-tu cette longĂ©vitĂ© d’un cĂ´tĂ© et, de l’autre, cette absence de renouveau ? A DĂ©jĂ , je pense qu’il y a beaucoup de jeunes rappeurs qui n’écoutent pas de rap amĂ©ricain alors que c’est quand mĂŞme la base. Ils n’ont grandi qu’avec du rap français et ne connaissent aucune autre musique. Pas de soul, de funk, de jazz… Et puis, ne pas Ă©couter du rap amĂ©ricain, c’est grave quand tu fais du rap. Tu imagines un mec qui fait du reggae en France qui va boycotter le reggae jamaĂŻcain ? C’est pas possible. Pour moi, tu ne peux pas progresser si tu n’écoutes pas de rap amĂ©ricain. Ce serait comme un basketteur qui joue au Paris Levallois Basket sans suivre la NBA. Quand je te dis ça, ça n’est pas parce qu’on doit avoir un complexe en tant que Français. Les AmĂ©ricains se regardent entre eux aussi ! Ensuite, ceux qui ont un peu de talent souffrent du boycott subi par le rap en France. MĂŞme si des rappeurs ont pĂ©tĂ© le score dans ce pays, les portes se ferment. Les radios ne passent quasiment pas de rap. Il n’y a plus d’émission spé’ sur Skyrock et GĂ©nĂ©rations a Ă©tĂ© rachetĂ©e par Lagardère. On va voir ce que ça va donner… Quand tu vois qu’il n’y a aucun moyen de percer, tu arrĂŞtes. C’est pour ça que j’essaye de donner un petit tremplin Ă certains rappeurs sur mes mixtapes Autopsie. Quand quelqu’un a du talent, ça me fait plaisir de le mettre en avant. De la mĂŞme manière, tous les featurings que j’ai faits Ă©taient avec des gens dont j’apprĂ©ciais la musique. En tout cas, je pense que ces raisons expliquent pourquoi c’est plus dur pour les nouveaux talents aujourd’hui. A Il n’y a pas de rappeurs français avec qui tu aimerais poser aujourd’hui ? B HonnĂŞtement, j’ai dĂ©jĂ rappĂ© avec les plus gros. Après, il y a quelques nouveaux et, par exemple, j’ai invitĂ© Dosseh sur mon album. Je serai Ă©galement sur l’album de Seth Gueko. C’est vrai que je n’en fais pas Ă©normĂ©ment et ça n’est pas comme aux States oĂą les featurings se multiplient. Ceci dit, il faut aussi garder Ă l’esprit que la France est un plus petit pays. A Tu es très proche des États-Unis mais tu n’as jamais vraiment exprimĂ© le besoin de croiser le micro avec des rappeurs amĂ©ricains. C’est par manque d’opportunitĂ© ? B DĂ©jĂ , ça ne m’intĂ©resse pas d’exploser mon budget surtout que je ne risque pas d’avoir un featuring avec Jay-Z ou Lil Wayne. Ensuite, je rappe en français et, si je n’ai pas un très gros featuring, ça ne sert Ă rien d’avoir un mec qui rappe en anglais dont les Français n’auront rien Ă foutre de ce qu’il racontera. Ils prĂ©fèreront m’écouter moi. S’il fallait faire un featuring en anglais, je m’orienterais davantage vers des artistes R&B qui chanteraient sur le morceau. En rap pur, ça ne m’intĂ©resse pas d’avoir Raekwon. Et comme je ne suis pas prĂŞt Ă payer pour avoir Jay-Z ou Lil Wayne, ça ne se fera que s’il y a eu une rencontre et un Ă©change. A Par rapport Ă ton dĂ©veloppement, ça ne t’a jamais titillĂ© de rapper en anglais ? B Non parce que je n’en suis pas capable. Je pourrais rapper en anglais mais je n’atteindrais jamais le niveau que j’ai en français. Je suis bilingue et je peux discuter en anglais avec n’importe qui mais je ne pourrais pas dĂ©velopper les mĂŞmes mĂ©taphores. Ça ne m’intĂ©resse pas d’être le top du rap français et un mongol en anglais [rires]. A On peut entendre Diddy sur l’intro de Caesar’s Palace ». Comment s’est faite la connexion ? Est-ce que c’est quelqu’un dont le parcours t’impressionne ? B Bien sĂ»r, c’est un exemple de rĂ©ussite Ă la fois en termes de business et de musique. Il a contribuĂ© Ă crĂ©er des grands noms Mary J, Jodeci, C’est un grand entertainer. C’est quelqu’un que je connais et je l’ai contactĂ© tout simplement comme lui m’avait contactĂ© pour le remix de Hello Good Morning ». Je lui ai demandĂ© de faire mon intro et c’était bouclĂ© le jour mĂŞme. A Sur les derniers sons que tu as fait, on sent une vraie influence des derniers morceaux de Rick Ross ou des prods Ă©piques de DJ Toomp… B Je suis dans l’air du temps. Je fais partie des gens qui Ă©coutent du rap amĂ©ricain et je suis dans leur compĂ©tition. Sans ĂŞtre lĂ -bas, on est dans leur game. Par exemple, les derniers trucs que j’ai kiffĂ©s doivent ĂŞtre le Waka Flocka et le dernier Soulja Boy avec Fifty, Mean mug ». J’ai trouvĂ© ce son surprenant et ça faisait longtemps qu’on n’avait pas entendu Fifty comme ça. De toute façon, tu sais quel est le problème de Fifty ? Attends, je parle comme si j’allais lui donner des conseils [rires]. HonnĂŞtement, j’ai un cĂ´tĂ© un peu directeur artistique et je me trompe rarement sur ce qui va marcher ou pas, ce qui est susceptible de durer. En tout cas, Fifty a un souci avec le choix de ses instrus. Il n’est pas fait pour ça. Il Ă©tait dirigĂ© par sur son premier album et on a vu le rĂ©sultat musicalement. Dès qu’il a quittĂ© Dre, ça a Ă©tĂ© plus difficile. Parce que sur un bon instru, il kicke ! Je pense qu’il se repose sur ses lauriers, qu’il choisit ses sons tout seul et ça claque moins qu’avant. A Comment tu perçois la vague Ă©lectro qui est en train de dĂ©ferler sur le rap français ? B Je n’ai rien contre l’électro et Yuksek avait fait un remix Ă©lectro de Salades tomates oignons » qui figurait sur Autopsie Volume 3. Le tout est de bien le faire. J’ai fait Couleur Ă©bène » qui Ă©tait un peu rock, des morceaux un peu plus reggae… Après, quand tu vas sur ces terrains, il faut faire attention parce que soit les gens vont trouver ça extraordinaire, soit ils vont te dire que c’est de la merde. J’aurais pu faire un morceau Ă©lectro si j’avais eu l’opportunitĂ© de le faire dans de bonnes conditions. Par exemple, je kiffe Sexy bitch » de Guetta et Akon. Le beat, la mĂ©lodie, les paroles… Le titre est mortel. J’adorerais rapper sur un truc comme ça. A Ce qui est fou c’est que beaucoup de rappeurs français crachaient sur Guetta et, maintenant que les cainris bossent avec lui, on se met Ă copier son travail… B Parce que le personnage de Guetta rentre en compte et, pour moi, ce mec est une arnaque. On sait qu’il y a des gens qui bossent pour lui et qu’il ne fait pas ses beats. Ceci dit, c’est quelqu’un qui a toujours sorti des gros tubes. A Sur l’album, il y a un titre qui s’appelle 45 Scientific »… B [Il coupe] Titre qui n’a absolument rien Ă voir avec le label 45 Scientific. C’est le morceau en featuring avec Dosseh qui vient du 45 [rires]. ForcĂ©ment, ça fait parler mais, quand tu Ă©coutes le morceau, tu comprends tout de suite pourquoi on l’a appelĂ© comme ça. A Tu en as marre qu’on te parle toujours du passĂ© et de Lunatic ? B Non, c’est normal. C’est logique aussi qu’on m’en parle Ă©tant donnĂ© que j’ai appelĂ© mon album Lunatic. Je l’ai appelĂ© comme ça parce que j’aime ce mot et ça m’est venu naturellement. Lunatic, c’est aussi un Ă©tendard, j’en suis fier et ça symbolise Ă©galement le retour en indĂ©pendant. Je ne vais plus Ă Skyrock, je ne fais plus les Planète Rap, comme Ă l’époque de Lunatic. Sauf qu’aujourd’hui, je n’y vais pas par choix alors qu’avant on n’était pas invitĂ©s. A Tu vas faire des tĂ©lĂ©s pour la promo de ce disque ? B Oui, je vais en faire. Je ne ferai pas Ruquier parce que je sais que je vais massacrer Zemmour si j’y vais [rires]. Ça ne vaut pas le coup. Je ne suis pas un homme politique pour lui rĂ©pondre et je sais comment ça va se passer. Il va m’énerver, je vais commencer Ă trembler, Ă bĂ©gayer, Ă avoir envie de le frapper et je vais finir par l’insulter pour garder la face [rires]. Qu’est ce que tu veux que je rĂ©ponde ? Je parle de la la chatte Ă Rama Yade », je dis Fuck la France », il va s’exciter contre moi. A Kool Shen Ă©tait passĂ© chez Ruquier et s’en Ă©tait bien sorti face Ă Zemmour. B Ouais mais je ne vais pas aller jouer au foot. Il lui a bien rĂ©pondu et alors ? Kool Shen fait de la merde. Moi je fais de la bonne musique mais je ne sais pas rĂ©pondre Ă Zemmour. Et je suis nul au foot ! [rires] A Aux États-Unis, les mecs font beaucoup d’émissions de tĂ©lĂ©, ils y vont pour parler de tout et de rien… B Mais les Ă©missions n’ont rien Ă voir. Ici, les mecs ont des snipers et sont lĂ pour te massacrer. Quand tu y vas, tu as l’impression d’assister Ă ton procès. Quand aux États-Unis ils sont lĂ pour faire de la promo, en France ils essayent de crĂ©er le prochain scandale impliquant un rappeur. En plus, il s’agit de personnes qui ne connaissent rien au rap contrairement aux États-Unis oĂą le rap est aussi cĂ´tĂ© que le reste. Le Denisot de lĂ -bas connaĂ®t très bien 50 Cent. Tout est structurĂ© et ils ne sont pas lĂ pour te mettre dans l’embarras. Tu joues ton morceau et tu rentres chez toi. En France, tout est super sĂ©rieux et tu as des intellos merdiques qui vont essayer de t’expliquer des choses qu’ils ne comprennent pas eux-mĂŞmes. On va te parler de politique et de Sarkozy… Demande-moi plutĂ´t qui a fait le beat de la piste 8. Ils ne connaissent rien et, finalement, tu ne parles pas de musique. Le dialogue n’est pas Ă©vident et je ne vois pas ce que je vais dire Ă Zemmour. Il commence en te disant qu’il dĂ©teste le rap et qu’il n’en Ă©coute pas. Il ne peut pas comprendre ce que je fais et c’est perdu d’avance. Pour qu’il m’écoute, il faudrait que moi, rappeur, je fasse un album oĂą il n’y a pas du tout de rap. Ça peut m’arriver de temps en temps mais pas sur un disque entier. C’est ce qui s’est passĂ© avec le morceau Comme une Ă©toile ». On m’a fait Ă©couter des sons super rap et, Ă la fin, il m’a fait Ă©couter le beat par hasard en me disant qu’il n’y avait qu’un piano et que je ne kifferais pas. Finalement, c’est le seul beat que j’ai kiffĂ©. Je ne pouvais pas rapper lĂ -dessus donc j’ai dĂ©cidĂ© de chanter. Il faut savoir que j’attache beaucoup d’importance aux mĂ©lodies et j’ai toujours Ă©crit les refrains des chanteurs et chanteuses R&B avec qui j’ai collaborĂ©s. Je n’étais pas capable de les chanter moi-mĂŞme et, aujourd’hui, l’autotune me permet de me dĂ©doubler en chanteur. Le morceau est construit de manière un peu bizarre parce qu’il y a quand mĂŞme un couplet rappĂ© au dĂ©but mais, selon moi, il a le potentiel d’un single. A En ce moment, on est dans une grande pĂ©riode de crossover et les featurings les plus improbables sont en train de se rĂ©aliser [Il mentionne le nom de Justin Bieber en rigolant ]. On sait qu’il y a des chanteurs comme Benjamin Biolay qui apprĂ©cient ce que tu fais. Tu n’as jamais eu envie de tenter quelque chose avec des gens de la variĂ©tĂ© ? B Justin Bieber reste dans l’univers R&B/rap alors que je me vois mal collaborer avec Francis Cabrel [rires]. Je n’ai rien contre lui mais ce sera dur Ă faire. Les crossover qui se font aux Etats-Unis restent dans des univers assez proches. Snoop/Katy Perry, c’est de la pop mais tu peux rapper sur un beat comme ça. Je ne suis pas contre mais il n’y a pas ça en France. Par contre, j’aime bien Superbus. Le peu que j’ai entendu m’a plu. Je ne serais pas contre l’idĂ©e de bosser avec un groupe comme ça. La bonne musique reste de la bonne musique et j’écoute de tout sans me fermer Ă quoi que ce soit. Je m’en fous du genre musical tant que c’est une bonne chanson. A Sur l’album, tu dis J’ai criĂ© Lunatic, j’ai fait de la musique ». Ça t’arrive de regarder cette pĂ©riode avec un peu de nostalgie ? B Pas du tout. Quand je regarde 45 Scientific aujourd’hui, je suis content d’être lĂ oĂą je suis [sourire]. Je ne crache pas sur cette Ă©poque parce qu’elle a Ă©tĂ© très formatrice mais ça n’était pas mieux avant. C’est mieux maintenant ! A Le duo que tu avais avec Ali ne te manque pas ? B J’aimais bien le cĂ´tĂ© duo. DĂ©jĂ , ça faisait deux fois moins de travail [rires]. C’était cool et ça enlevait un peu de pression. Tout Ă©tait divisĂ© en deux… L’argent aussi [sourire]. Mais j’aimais bien le groupe et je n’ai jamais voulu rapper en solo. C’est venu bien après. Après, il peut y avoir des divergences artistiques, tu dois faire trop de concessions… Je vis avec mon temps et je voulais rapper sur des beats dirty et ça n’était pas forcĂ©ment sa volontĂ©. Je ne pouvais pas rester dans cet Ă©tat de frustration surtout si tu es persuadĂ© que c’est ce qu’il faut faire et, apparemment, je ne me suis pas trompĂ©. A Je ne sais pas si tu as Ă©coutĂ© le morceau rĂ©alisĂ© par Eklips dans lequel il vous a imitĂ©. L’imitation n’était pas parfaite et, pourtant, ça a Ă©normĂ©ment fait parler la toile… B J’ai trouvĂ© que c’était bien fait. La preuve des gens qui me connaissent et qui savent que je n’avais rien fait avec Ali se sont quand mĂŞme sentis obligĂ©s de me poser la question pour savoir si c’était vrai ou pas. La rĂ©action des gens signifie qu’on a marquĂ© le rap français et qu’ils attendent quelque chose. L’histoire Lunatic s’est arrĂŞtĂ©e subitement, pas comme la plupart des autres groupes. On s’est sĂ©parĂ©s après avoir sorti un seul album qui a fait disque d’or. On Ă©tait en plein succès. A Hormis Mala et Bram’s qui sont autour de toi, on a l’impression que tu es très seul aujourd’hui. B J’ai mes potes mais j’ai toujours Ă©tĂ© un solitaire. Je ne cherche pas Ă me faire de nouveaux amis pour traĂ®ner dans de nouveaux endroits… On ne me voit pas. A Tu rappes depuis une quinzaine d’annĂ©es et comment rĂ©ussis-tu Ă surprendre encore l’auditeur sur un morceau ? B En fait, je suis mon premier auditeur. Je me dĂ©double et je m’écoute moi-mĂŞme. Est-ce que c’est du bon B2O ? » Je peux me tromper mais, en tout cas, je prends beaucoup de recul. Je mĂ»ris Ă©normĂ©ment les choses avant d’enregistrer. A Tu réécoutes tes albums une fois qu’ils sont terminĂ©s ? B Non. Je les Ă©coute beaucoup quand je suis en train de les faire mais, justement, j’en ai marre une fois qu’ils sont sortis. Après, je suis dans autre chose. Par exemple, Lunatic est bouclĂ© et j’ai dĂ©jĂ des nouveaux sons. Dans mon esprit, Lunatic est terminĂ© et ça fait dĂ©jĂ deux ans que je l’ai commencĂ©. A Ton dernier album, c’est toujours ton album prĂ©fĂ©rĂ© ? B Je ne sais pas… Ils sont tous diffĂ©rents et reprĂ©sentatifs de ce que je voulais faire Ă une Ă©poque. Il y en a qui sont plus complets que d’autres mais il y a toujours des morceaux que j’aime beaucoup dessus. Par contre, si devais sortir un ou deux morceaux, je dirais sĂ»rement Garcimore » et Double Poney » qui, Ă la base, sont sur des mixtapes et non sur des albums. Il y en a plein d’autres mais, en concert, je pourrais jouer ces titres dix fois de suite. A On a le sentiment que, plus le temps passe, et plus tu te dĂ©couvres un peu. C’est le cas sur le morceau Killer ». B J’aurais pu le faire avant mais je n’en ai pas eu la volontĂ©. Quand je fais un album, je ne suis pas comme certaines personnes qui font des rĂ©unions pour rĂ©flĂ©chir sur l’état de la sociĂ©tĂ© et les sujets Ă aborder… Je cherche uniquement Ă me faire plaisir et Ă dĂ©lirer. Je me dĂ©foule. Je ne pense Ă rien. Je ne me suis pas dit que c’était l’album de la maturitĂ© et que j’allais me livrer. Il n’y a que sur le morceau Lunatic » ou, compte tenu du titre, je ne pouvais pas me contenter d’enchaĂ®ner les punchlines mais je me devais de parler de Lunatic. Ça m’a fait dĂ©lirer de faire Killer’ mais ça n’était pas dans le but de me livrer. Le son m’a inspirĂ© et j’ai eu envie de le faire, c’est tout. A MĂŞme dans le reste de l’album, au dĂ©tour de certains morceaux, il y a des phrases plus personnelles… B Il y en avait aussi sur les autres albums. J’ai souvent parlĂ© de ma mère par exemple. Après, il se peut qu’il y en ait plus sur Lunatic mais ça n’était pas voulu en tout cas. Ceci dit, c’est vrai que je n’avais jamais fait un morceau comme Killer ». J’avais dĂ©jĂ parlĂ© rapidement de relations avec les femmes mais lĂ il s’agit vraiment d’une histoire. A L’industrie du disque est en dĂ©clin et on voit que de plus en plus de gros vendeurs jouent Ă©normĂ©ment sur le live. Est-ce que tu te vois un avenir dans le live ou tu restes focalisĂ© sur le disque ? B Pour moi, le live ne va pas sans la sortie d’un album. Je ne suis pas les Rolling Stones qui vont parler Ă tout le monde, sortir un album et remplir des stades dix ans après. Je n’en suis pas capable. Quand je vois NTM qui fait Bercy alors qu’ils n’ont mĂŞme pas sorti un morceau ensemble depuis dix ans, je trouve ça ridicule. C’est se foutre de la gueule du monde. Je vois mon avenir dans les concerts mais sans arrĂŞter de produire de la musique. Maintenant, si je peux arrĂŞter de rapper et remplir des stades dans dix ans, je le fais [rires]. A Aujourd’hui, tu vas avoir cinq albums solos, tu as de la matière, des morceaux qui parlent Ă plusieurs gĂ©nĂ©rations, tu pourrais faire quelque chose comme Jay-Z avec des musiciens… B Oui, j’aime bien la scène et j’ai envie de faire des vrais shows. Après, je n’aime pas trop la sonoritĂ© acoustique. Les concerts jouĂ©s intĂ©gralement en acoustique changent trop le son initial. J’aime le son tel qu’il est sur CD et c’est pour ça que j’apprĂ©cie ĂŞtre accompagnĂ© d’un DJ. A Tu trouves que le support disque » est encore d’actualitĂ© ? B MĂŞme si on vend moins qu’avant, on s’y retrouve. C’est dur mais on vend encore. De toute façon, les supports changent et peut-ĂŞtre qu’il n’y aura que iTunes dans quelques temps et que ce sera vraiment sĂ©curisĂ©. Ça ne tient Ă rien. Il suffit qu’ils arrivent Ă bloquer les tĂ©lĂ©chargements illĂ©gaux et tu passeras de 100 000 Ă 1 million d’albums vendus. Je ne suis pas trop pessimiste. C’est vrai que c’est dur mais ça Ă©vince plein de gens. Il n’y a plus de place Ă l’imposture et si tu es moyen, c’est chaud pour toi. A C’est vrai que c’est dur si on regarde quelqu’un comme Despo dont l’album Ă©tait attendu depuis plusieurs annĂ©es et qui a fait des ventes dĂ©cevantes… B C’est normal parce qu’il n’avait pas de singles sur son album. Il faut aussi vivre avec son Ă©poque et la musique a Ă©voluĂ©. Tu ne peux pas avoir tout un album sombre sur lequel tu dis plein de trucs hardcores. C’est aussi de la musique et il faut conserver le cĂ´tĂ© entertainment. C’est important de s’amuser. A Tu trouves que c’est ce qui manque au rap français ? B Grave. Ils ne pensent pas aux punchlines et plein de mecs passent leurs temps Ă pleurer. Ils essayent de refaire le monde, se prennent pour des hommes politiques… Il faut aussi faire sourire les gens. Quand j’écoute Waka Flocka, je kiffe. Ça ne m’intĂ©resse pas d’entendre parler de Sarkozy, d’autant plus que ce sont des combats dĂ©jĂ jouĂ©s, que c’est has-been et que ça ne va rien changer. Fais des punchlines et choisis des bons beats. A En mĂŞme temps, tu as toujours parlĂ© de la condition des Noirs, de l’esclavage… B [Il coupe] Mais sans que ce soit pesant. C’est pour ça que je ne cherche pas Ă faire trop de thèmes sur une musique qui va te plomber le cerveau… DĂ©jĂ , ça me ferait chier d’écrire tout le temps lĂ -dessus. Je prĂ©fère Ă©crire une punchline particulièrement forte qui veut dire plein de choses Ă la fois. Quand je dis Va dire au chauffeur que je pose mon cul oĂą je veux comme Rosa Parks », ça me semble suffisant. Je prĂ©fère ça qu’écrire 100 rimes qui vont faire chier tout le monde. A Tu dis souvent que tu Ă©cris beaucoup en voiture. Tu Ă©cris tes punchlines Ă la suite et l’enchaĂ®nement forme des couplets ou ça te vient machinalement ? B J’écris souvent des petits bouts mais, en tout cas, j’ai toujours quelques cartouches de punchlines de cĂ´tĂ©. Ce sont mes munitions. Je peux les sortir deux ans plus tard il y en a toujours en stock. Parfois, je suis inspirĂ© et je vais Ă©crire un couplet entier voire un morceau mais c’est plus rare. Quand un beat me parle vraiment, l’écriture va ĂŞtre rapide. A Par rapport aux producteurs, tu fais de nouvelles rencontres sur chaque album. B C’est aussi de ça dont je parlais quand je disais qu’il fallait vivre avec son temps. Il ne faut pas rester bloquer dans le passĂ©. Je n’aime pas Lil Wayne, le vrai rap c’est le Wu-Tang. » Aujourd’hui, je ne vais pas aller demander un beat Ă DJ Premier. Je le respecte mais c’est une autre Ă©poque. Je peux comprendre qu’on se fasse un kiff en lui demandant un beat mais, en tout cas, c’est pas le morceau qui sera jouĂ© en club. A Tu as contribuĂ© Ă faire dĂ©couvrir de nouveaux producteurs. Ça a Ă©tĂ© le cas avec Skread d’ailleurs… B [Il coupe] qui a fait des sons pour Diam’s après, ça m’a déçu, vraiment déçu [rires]. En rĂ©alitĂ©, je n’en ai rien Ă foutre et chacun fait ce qu’il veut. Je ne m’attribue mĂŞme pas la paternitĂ© de sa dĂ©couverte et il aurait pu ĂŞtre dĂ©couvert deux mois après par Rohff ou un autre. Par contre, ça m’intĂ©resse de regarder si les mecs tiennent la route après. En ce qui concerne Skread, il a fait des choses avec Nessbeal, Diam’s, Orelsan… Il n’y a plus vraiment d’identitĂ©. Mais je ne lui reproche pas, il faut manger [sourire]. A Tu as suivi tout le dĂ©lire autour de la B2Ologie ? MĂŞme si c’est poussĂ© Ă l’extrĂŞme, ça traduit aussi le fait que certaines personnes se sont vraiment pris la tĂŞte sur tes lyrics. On a l’impression qu’il y a un gros dĂ©calage entre ce que peuvent ressentir les gens et ton dĂ©tachement par rapport Ă ton Ă©criture. Tu as souvent eu tendance Ă minimiser la complexitĂ© que certains pouvaient trouver dans tes textes… B Pour moi, c’est naturel. C’est moi qui Ă©cris et ça sort de mon cerveau. Après, je pense que les gens se prennent la tĂŞte dans le bon sens. Ceux qui comprennent apprĂ©cient vraiment. Concernant la B2Ologie, c’est un mec qui s’est tapĂ© un dĂ©lire, c’est tout. Je ne sais pas trop quoi en penser hormis qu’il s’agissait d’un sketch. C’était assez flagrant qu’il s’agissait d’une blague. S’il avait poussĂ© le dĂ©lire dans la durĂ©e, je n’aurais pas su quoi dire. A Ça ne te dĂ©range pas qu’on dĂ©tourne ton image ? B Je trouve ça marrant et, en l’occurrence, c’était un clin d’œil sympa. Le mec Ă©tait tellement space et il y avait un tel dĂ©calage entre son look et le mien que c’était plutĂ´t drĂ´le. A On avait fait un top 100 rap français et il y avait 17 morceaux sur lesquels tu apparaissais qui figuraient dans le classement. Comment tu expliques l’impact que tu as pu avoir sur plusieurs gĂ©nĂ©rations ? B Je pense que c’est dĂ» Ă mon travail. Je n’écris jamais Ă l’arrache et, en gĂ©nĂ©ral, je pense que mes morceaux vieillissent bien. A chaque Ă©poque, il y a eu des morceaux marquants. Je disais dans le clash contre Sinik qu’il n’avait aucun classique. Il a peut-ĂŞtre fait des bons morceaux mais il n’y a pas un morceau de Sinik que les gens sont capables de ressortir. Il n’a pas de classiques comme je peux en avoir, comme Kery James peut en avoir, comme Oxmo mĂŞme si ça fait un peu plus longtemps, comme la FF… Je pense qu’il y en a eu autant dans le top 100 parce qu’on a toujours fait au mieux. A Finalement, tu fais partie des rappeurs français qui ont la plus grande longĂ©vitĂ©. Est-ce que tu te vois rapper dans dix ans ? B Jusqu’à l’annĂ©e dernière, je ne me voyais pas rapper trop tard mais depuis que j’ai vu Jay-Z rĂ©ussir Ă ĂŞtre numĂ©ro 1 au top Ă 40 ans et Ă rĂ©unir aussi bien des anciens que des jeunes, je me dis que c’est possible. Je n’y croyais pas parce que les Public Enemy, Gang Starr, KRS-One ou Rakim sont dĂ©passĂ©s aujourd’hui. En voyant Jay-Z Ă©voluer, j’y crois davantage. MalgrĂ© tout, je pense qu’il y a tout de mĂŞme une limite d’âge dans le rap… Enfin, on verra, peut-ĂŞtre que Jay-Z prendra encore le micro Ă cinquante ans. C’est la mĂŞme chose que pour les acteurs. Parfois, tu as l’impression qu’ils sont morts mais tu vas avoir un Clint Eastwood ridĂ© qui va faire un film mortel. A Tu n’as pas encore commencĂ© Ă rĂ©flĂ©chir Ă ta reconversion ? B Je prĂ©pare ma reconversion depuis longtemps. J’essaye de faire plein de choses comme avec ma marque de vĂŞtements. Je n’ai jamais considĂ©rĂ© que le rap Ă©tait toute ma vie et, gĂ©nĂ©ralement, ceux qui pensent comme ça finissent mal. Si c’est pour finir comme Raekwon qui est obligĂ© de revenir en Europe et de faire des concerts perdus en Allemagne… [rires] Je pense aussi Ă la production mais, pour le moment, Ăśnkut marche bien et a une bonne Ă©volution. J’ai la mĂŞme logique avec les vĂŞtements qu’avec la musique et je cherche Ă vivre avec mon temps. Je ne pense pas uniquement Ă la France puisqu’on est assez prĂ©sent en Europe, dans les DOM-TOM, on va rentrer au Canada… Et pourquoi pas les États-Unis, le Japon. Il n’y a pas la barrière de la langue. S’il n’y avait qu’un seul langage, je ferais des concerts sur la planète entière. C’est ce qui se passe avec les vĂŞtements. A Tu es uniquement le boss d’Ünkut oĂą tu participes Ă©galement au choix des collections ? B J’ai des associĂ©s mais je m’occupe surtout du stylisme. Je ne prends pas toutes les dĂ©cisions mais je regarde les dernières tendances de couleurs, l’émergence de nouvelles marques, les nouvelles matières… C’est la mĂŞme chose dans la musique. Si tu veux durer, tu dois t’adapter aux nouvelles Ă©volutions. C’est pareil en Formule 1 si tu veux continuer Ă gagner, tu dois avoir le meilleur moteur et les nouvelles technologies. C’est logique et, Ă partir du moment oĂą tu es dans un domaine crĂ©atif, tu ne peux pas te fermer Ă ce qui est nouveau sinon tu risques de mourir. A Le clip de Caesar’s Palace » a un cĂ´tĂ© cinĂ©matographique assez poussĂ©. C’est quelque chose qui t’intĂ©resse le cinĂ©ma ? B Oui et, d’ailleurs, j’ai dĂ©jĂ eu des propositions sans que ce soit pour des rĂ´les forcĂ©ment intĂ©ressants. C’est en projet et il y a des choses Ă la fois en France et aux Etats-Unis mais, pour le moment, je ne m’excite pas trop et je ne suis pas non plus en recherche Ă essayer de faire des castings tout le temps. J’ai des agents et on verra ce que ça donnera et ce qu’on me proposera. Par exemple, on m’avait proposĂ© de jouer un vieux macro dans Le Mac oĂą je devais insulter JosĂ© Garcia de sale blanc » et lui mettre des claques dans la gueule pour lui apprendre Ă ĂŞtre un dur, tout ça avec un pantalon en cuir et des santiags… Ça va aller [sourire]. J’ai trouvĂ© pas mal du tout ce qu’a fait Diddy dans American Trip dans lequel il s’auto-parodie. C’est quelqu’un de très cool et qui sait s’amuser. Autant il va ĂŞtre dur en business, autant il saura s’amuser en soirĂ©e. A Tu avais citĂ© Marlo Stanfield et Stringer Bell sur Izi Monnaie ». The Wire est un show que tu as suivi ? [NDLR ATTENTION AUX SPOILERS] B Je suis en train de me remettre toutes les saisons. C’est un truc de fou. Jamais une sĂ©rie ne m’a fait cet effet. Dans un autre genre, on m’a parlĂ© de Breaking Bad ». Il paraĂ®t que c’est diffĂ©rent mais tout autant rĂ©ussi. En tout cas, c’est incroyable de voir l’effet de The Wire » sur les gens. La dernière fois, j’étais dans l’avion et je me dirigeais vers le tournage de Caesar’s Palace’. Il y avait un amĂ©ricain Ă cĂ´tĂ© de moi et, quand j’ai allumĂ© mon Mac, il a vu que j’avais une photo de The Wire » en fond d’écran. Il s’agissait d’un blanc, joueur de poker qui n’avait pas grand chose Ă voir avec moi. Dès qu’il a vu la photo, il s’est complètement excitĂ© et a commencĂ© Ă me parler du show ! La sĂ©rie n’est pas aussi populaire que d’autres mais quand tu la connais, tu es Ă fond dedans. C’est comme mes paroles une fois que tu les as comprises, tu ne peux plus t’en passer [rires]. A Quelle est ta saison prĂ©fĂ©rĂ©e ? B J’ai trouvĂ© la saison 4 et les petits complètement dingues. L’ensemble de la sĂ©rie est fou mais celle-ci m’a vraiment choquĂ©. A Et ton personnage prĂ©fĂ©rĂ© ? B [Sans hĂ©sitation] Omar. Tu te rends compte de ce que les scĂ©naristes ont rĂ©ussi Ă faire ? La première fois que tu le vois, tu te demandes quelle est cette espèce de crapule homosexuelle, t’as envie de le dĂ©tester… et après, tu ne peux que t’incliner. De toute façon tous les personnages sont très bien construits hormis celui de Method Man que j’ai trouvĂ© pourri. Il surjoue beaucoup trop et contraste avec le reste du show qui est très ancrĂ© dans la rĂ©alitĂ©. Il n’est pas crĂ©dible. Alors qu’Omar… Quand il est mort, j’ai dĂ» arrĂŞter l’épisode et faire un break [rires]. Quand tu vois que c’est le petit qui le tue en plus… Je n’ai pas pu continuer. D’autant plus, qu’Omar est une sorte de Robin des Bois qui est vraiment juste. Il ne s’en prend qu’aux pourris comme lui et jamais aux citoyens. Alors, le voir mourir comme ça, ça m’a Ă©nervĂ© ! Ca arrive de manière brutale en plus mĂŞme si ça sentait le roussi. Normalement, Omar est toujours en train de se cacher avec son mec, il n’est jamais Ă dĂ©couvert, il est très minutieux… Dans la saison 5, il est presque suicidaire et s’expose beaucoup plus. Il savait que c’était la fin. Elle est grave cette sĂ©rie. Il y a d’autres sĂ©ries comme The Shield » et Oz » que j’ai trouve très bien mais ça reste en-dessous de The Wire ». MĂŞme si Oz » s’approche de la rĂ©alitĂ©, il y a un cĂ´tĂ© fictif que tu n’as pas dans The Wire ». Je regarde beaucoup les reportages amĂ©ricains sur les enquĂŞtes criminelles et je pense toujours Ă The Wire ». Ce qui est très bien fait c’est que cette sĂ©rie reflète la sociĂ©tĂ©. Il n’y a ni bons ni mĂ©chants et les scĂ©naristes ont vraiment rĂ©alisĂ© un gros travail. Par contre, c’est long Ă regarder ! Il te faut bien 2-3 mois pour regarder l’ensemble. A C’est quoi ce truc avec Star Wars dans tes morceaux ? B [rires] Star Wars, pour moi, c’est une philosophie. C’est mon film prĂ©fĂ©rĂ©. Il y a tous les Ă©lĂ©ments de la vie, de la pensĂ©e, de la psychologie, tout ce que tu veux. Le bien, le mal, le cĂ´tĂ© obscur, la Force… Le contrĂ´le de soi, l’ambition, il y a tout dans ce film. L’amour, l’amitiĂ©, la discipline. Yoda, Han Solo, Dark Vador, l’Empire, Obi Wan Kenobi… Tu peux partir en couilles ou bien devenir un Jedi. Tu peux mĂŞme ĂŞtre un Jedi, ĂŞtre du cĂ´tĂ© obscur ou du bon cĂ´tĂ©. Je trouve qu’il est parfait, ce film. A Mais tu l’as dĂ©couvert rĂ©cemment ? Parce que depuis deux, trois ans, t’arrĂŞtes pas de faire des phases dessus… B Nan, j’ai vu le film quand il est sorti, Ă l’époque. Mais c’est Ă cause de Yoda je crois que j’ai commencĂ© par faire une phase en rappant Ă l’envers comme lui, et après j’ai plus arrĂŞtĂ©. A C’est Yoda ton personnage prĂ©fĂ©rĂ© ? B C’est le meilleur. C’est la Force, peu importe l’apparence. Et puis mĂŞme, tout le mĂ©tissage, le mĂ©lange… Les mecs ils sont de toutes les races, il y a des noirs, des verts, des Jedi des toutes les couleurs. Mais Yoda, c’est le plus fort le contraste entre sa taille, sa gueule… Il est super sage, mais quand il part en couilles, il massacre tout le monde. Je l’ai mĂŞme tatouĂ© sur ma main. A C’est quoi ton Ă©pisode prĂ©fĂ©rĂ© de la saga ? B [il cherche] J’ai pas aimĂ© les Ă©pisodes 1, 2 et 3. Les nouveaux lĂ . Le troisième, ça va encore mais bon, c’est trop Walt Disney. C’est moins sĂ©rieux que les autres. Donc je sais pas, je dirais le IV et VI… A T’as pas kiffĂ© L’Empire Contre Attaque ? B Si, je mettrais les trois, mais Ă choisir, c’est celui que j’aime le moins, mais qui est mortel aussi. En fait, celui-lĂ , c’est une transition, il finit pas. Faut attendre la suite. Le IV a une fin, le VI a une fin, mais pas vraiment dans L’Empire Contre Attaque. A lui tout seul, il voudrait pas dire grand-chose. Mais j’aime les trois hein. Et puis le sabre laser, c’est mon rĂŞve de gamin. Si j’avais pu avoir une chose, ça aurait Ă©tĂ© un sabre laser. J’aurais tout donnĂ© pour avoir un sabre laser. Ça me fascine ! Ils me rendent ouf ces trucs. A Bon ben ça te fait un point commun avec IAM… B Ouais, sauf que je rappe mieux qu’eux. [rires] A Tu es sur Twitter ? B J’ai un compte mais, Ă la base, je fonctionne un petit peu Ă l’inverse de twitter. C’est Ă dire que je n’ai pas envie qu’on sache tout le temps ce que je fais. L’ultra-prĂ©sence des gens comme Kanye est due au fait qu’il sont payĂ©s. Si tu me payes, moi aussi je te dis ce que je fais [rires]. Quand Kim Kardashian dit qu’elle est en train de se maquiller avec la nouvelle crème X, elle empoche du cash. C’est pour l’oseille qu’ils sont dessus. En France, c’est trop petit pour avoir ça et, de toute façon, on n’est pas assez dans l’entertainment. A Tu es un des seuls rappeurs français qui parvient Ă toucher un public assez large et des couches sociales diffĂ©rentes. Comment expliques-tu ça ? B C’est une question d’écriture. Je parle de choses de mon âge tout en gardant un cĂ´tĂ© frais. Ce qui fait que des gens de 20 piges vont apprĂ©cier l’esprit. Moi, je ne calcule pas pour qui je rappe. Comme je le disais dans un ancien texte, je ne rappe pas pour les petits. Je parle de l’homme que je suis Ă l’âge que j’ai au moment oĂą j’écris. MalgrĂ© ça, ça peut parler Ă tout le monde. C’est comme un film qui est bien fait et qui peut parler Ă tout le monde. Avant de voir Avatar, je pensais que ce serait un peu de la branlette. Je l’ai vu et j’ai kiffĂ© ! L’histoire est archi-classique mais c’est tellement bien fait que le petit de dix ans et le mĂ©decin de cinquante ans en prennent tous les deux plein la gueule. C’est ce qui est le plus dur Ă faire. A On avait aussi une question sur Rosa Acosta… B Je croyais que t’allais me parler de Rosa Parks ! [rires] A Comment est-ce que tu l’as contactĂ©e ? Et comment est venue l’imagerie un peu GTA ? B Je l’avais vue dans d’autres clips et je trouve qu’elle se diffĂ©rencie des autres tout en restant assez discrète. Elle a fait plusieurs clips sans que tu te dises Oh, encore elle ». Pourtant, on l’a remarquĂ©e. On m’a dĂ©jĂ fait la remarque concernant GTA mais ça n’était pas voulu du tout. Si je suis habillĂ© en rouge, c’est parce que c’est ma couleur prĂ©fĂ©rĂ©e. Il n’y a pas vraiment eu d’influence. Certains m’ont parlĂ© de Casino mais, compte tenu du titre du morceau, tu penses tout de suite Ă Las Vegas et Ă son dĂ©sert. A partir de lĂ , tu penses Ă enterrer un mec dedans… Bon, on ne l’a pas enterrĂ© mais brĂ»lĂ© [rires]. C’était une histoire simple. J’aime beaucoup travailler avec Chris Macari. DĂ©jĂ , c’est quelqu’un dont j’apprĂ©cie le travail depuis longtemps et c’est un indĂ©pendant qui connaĂ®t la culture rap. C’est devenu un pote et, mĂŞme sans budget, il est capable de te faire des miracles. A Comment as-tu vĂ©cu ta pĂ©riode en major ? B J’estime simplement que je suis capable de faire tout seul tout ce qu’ils faisaient. Je pensais vraiment que les maisons de disques avaient du pouvoir et qu’elles pouvaient faire en sorte que tu sois jouĂ© sur de grosses radios. C’est pas le cas. Finalement, je suis bien tout seul et je gagne plus d’oseille [rires].
Poutla première fois, le rappeur Booba s'exprime après la très violente agression dont a été victime le vendeur de sa boutique. C'est son ennemi de toujours le rappeur Rohff qui estPublié le vendredi 20 mars 2020 à 11h39 Après un début d'année calme, Kalash Criminel pose un pronostic violent dans son dernier clip. La dernière apparition musicale de Kalash Criminel date de fin décembre, aux côtés d'Alkpote sur Patek. Cette fois-ci, le retour pour cette année 2020 se fait seul, et s'annonce violent. Parmi ses rimes, habituellement acerbes, l'une d'entre elles a su attirer l'attention des internautes Dans ce game ils ont tous peur de Booba, j’dis tout haut ce que les gens pensent tout bas.. Alors petit pique au ou simple constat de l'état du rap français actuel ? Etonnement, Booba semble peut intéresser à répondre en ces temps de confinement et l'a d'ailleurs fait remarquer sur Instagram. Booba réaction - Capture d'écran Instagram Au-delà de cette phrase qui a fait parler d'elle, le plus célèbre des rappeurs cagoulés livre un clip esthétique, comme à son habitude, en noir et blanc, signé Cédrick Cayla. Sur une prod trap, le flow saccadé est puissant, et le rappeur de Sevran enchaîne les punchlines piquantes. De quoi faire un pronostic sur une année très lourde et sauvage pour l'artiste ! Alors à quand l'album ? Cesimportantes intempéries ont eu lieu entre 16 et 18 heures, et ont condamné la ville à avancer au ralenti. D’ailleurs, Booba et ses enfants se sont eux aussi retrouvés empêtrés en plein milieu de d’inondations. Circulant en voiture, le Duc a filmé ces conditions Saisons et Episodes Casting News Vidéos Critiques Streaming Diffusion TV VOD Blu-Ray, DVD Récompenses Musique Photos Secrets de tournage Séries similaires Audiences En cours Voir sur Disney+ Spectateurs 3,2 1943 notes dont 173 critiques noter de voirRédiger ma critique Synopsis & Info Spin-off de The Mandalorian centré sur les aventures du légendaire chasseur de primes Boba Fett et de la mercenaire Fennec Shand. Après s’être hasardés dans les bas-fonds de la galaxie, tous deux reviennent au milieu des dunes de Tatooine pour y revendiquer le territoire autrefois dirigé par Jabba le Hutt et son syndicat du crime... Voir la Saison 1 Comment regarder cette série En SVOD / Streaming par abonnement Disney+Abonnement Voir toutes les offres de streaming Casting Voir le casting complet Dernières news 56 news sur cette série Les dernières vidéos Voir les dernières vidéos Photos 30 Photos Critiques Spectateurs Ça me fait rire quand je vois certaine critique d'une série dont seul 1 ÉPISODE est sortie 🤣Je ne pense pas que ça vous arracherait la gueule d'attendre que la série se termine pour pouvoir rédiger une critique crédible et solide 🤷‍♂️🤷‍♂️ Encore une résurrection mais pour le coup l'Univers Etendu avant même Disney s'en était déjà chargé pour Boba. Donc tant qu'à faire bien content de le revoir et il est traité parfaitement ici. Impartial, pas manichéen pour le plaisir de l'audience. On pourra ressortir le reproche vrai à Disney de rendre "gentil" tout ce qui ne l'était pas forcément Boba lui-même, les Tuskens, les Rancors.. , mais en fait... c'est ... Lire plus Nul. Ils ont tué le personnage alors que le potentiel était raconte rien. C'est juste du fan service balancé par-ci par là sans aucune volonté de sortir un vrai scénario D'abord l'acteur Temuera Morrison ne va pas du tout mais alors pas du tout dans le rôle de Boba Fett qui aurait du être un fringant quadra et pas un vieux chauve !! Déjà ça m'avais pas plut avec son apparition dans le Mandalorian , j'espérais un changement d'acteur mais là amha c'est une grosse erreur de casting qui va plomber la série !! Sinon, n'exagérons pas , ça n'est pas si mal ; on se retrouve en paysage connu avec des choses qui ... Lire plus Mais qu'est-ce que c'est que ça ? Tant le Mandalorien a usé de charisme implacable tant Boba Fett est d'un ennuie déconcertant. L'acteur est mauvais, l'intrigue est plate, la bande son est à jeter par la fenêtre, les combats sont d'une lenteur et de piètre prestation … Je suis absolument déçu de ce 1er épisode. Je croise les doigts pour qu'ils n'assassinent pas Obi Wan Kenobi dans la future série. Virez moi les responsables de ce ... Lire plus 173 Critiques Spectateurs La réaction des fans shUaEE.